EN DEUX MOTS : annoncée depuis quelques années déjà, la nouvelle série animée BATMAN échoue finalement sur Amazon, et non sur MAX, pourtant fraîchement arrivée en France. Intitulée « Caped Crusader« , cette nouvelle série se pose comme un revival de la série culte de 1992. Bonne nouvelle, c’est toujours le dessinateur spécialisé Bruce Timm qui se charge de sa création aujourd’hui.
Affublé de producteurs de renom (J.J. Abrams ou Matt Reeves, ce dernier ayant réalisé le formidable THE BATMAN), Caped Crusader fait ainsi du neuf avec du vieux, en commençant par son design atypique d’époque. De plus, elle replace son intrigue dans le Gotham des années 40 pour d’autant plus de charmes.
Bienvenue à Gotham City, où les criminels sévissent et les honnêtes citoyens vivent dans la peur. Forgé dans le feu de la tragédie, le riche mondain Bruce Wayne devient quelque chose d’à la fois plus et moins humain : Batman. Sa croisade solitaire pour la justice attire des alliés inattendus au sein de la police et de la mairie de Gotham, mais ses actions ont des conséquences imprévues.
Une revisite de la mythologie de Batman et de ses emblématiques méchants.
Allociné
Un hommage assumé aux films noirs qui favorise de légers mystères au sensationnalisme. Avec 10 nouveaux épisodes calibrés à 25 minutes, la série d’animation accorde même de la place à son intrigue policière. Mais aussi politique et/ou judiciaire via les personnages iconiques de Barbara Gordon ou Harvey Dent. Pour cela, elle dévoile une vraie continuité au fil de sa diffusion en bing-watching.
Si son récit ne révèle finalement que peu d’originalité, cette série d’animation s’adresse tout de même à un public mature. Entre guerres de clans, méchants iconiques, métropole ravagée par le crime et états d’âmes pour son célèbre chevalier noir. Cela suffit-il à en faire un classique instantané ou la nostalgie prévaut sur le reste ? Entre les critiques presse et celle du public, le discours diffère. Pour ma part, la réponse se trouve être plus malléable.
Quand le Gotham vintage se mêle aux thèmes modernes.
Dès son épisode introductif, qui ne s’encombre pas d’une quelconque mise en place, Caped Crusader modernise sa mythologie. Elle fait par exemple, via le personnage emblématique du Pingouin, qu’elle modifie en femme. Ce qui ne l’empêche en rien d’être un parrain(e) du crime sans scrupules… Si certains crient au scandale, ces retouches sur l’intrigue (car il y a d’autres, comme l’homosexualité ou la mixité des personnages) n’entravent en rien l’immersion dans un univers qui respecte, mieux que personne, les codes établis depuis sa création.
C’est-à-dire un récit sombre et morose qui n’occulte pas la violence. Une violence jamais réellement physique, mais qui s’explique par ses actes qui mènent régulièrement à la mortalité la plus simple : une exécution. De quoi épaissir une intrigue qui s’inscrit dans la pure continuité des films noirs d’époque qui questionnait la morale des hommes.
Sauf que cette fois, elle questionne aussi celle des femmes grâce à quelques profils bien exploités et combattif. C’est le cas donc de la fille du commissaire Gordon, de l’inspectrice Montoya ou encore de la célèbre Harley Quinn. Pour leurs donner vie, le casting vocal est (pour la v.o du moins), sans surprises, assez délicieux. Allant, pour les plus connus, de Minnie Driver (Cobblepot), Christina Ricci (Catwoman) à Jamie Chung (Quinn).
Concernant le principal intéressé, il s’agit du méconnu Hamish Linklater qui se glisse dans la peau de Bruce Wayne alias Batman. L’acteur (que j’apprécie fortement) donne sa voix dans un registre aussi grave que son récit et tutoie une morale parfois ambiguë face aux forces de l’ordre. Rien de bien nouveau, mais avec sa technique et sa fluidité, difficile de bouder son plaisir face à BATMAN : Caped Crusader.
CONCLUSION
Ainsi, ce nouveau show d’animation demeure une petite pépite du genre. Rien d’aussi fracassant qu’INVINCIBLE, sur la même plateforme, mais une revisite du mythe forcément appréciable. Pour preuve, malgré son esthétisme peaufiné (qui rappelle la grandeur des années 90), ce BATMAN demeure sage dans ses affrontements. Toutefois, avec une mythologie qui en a encore sous le capot, nul doute que la série animé à de beaux jours devant elle. Surtout vu le traitement de sa narration.
Les + :
- Une replongée complète de la cultissime série animée Batman de 1992. Redirigé par le célèbre Bruce Timm.
- Une modernisation appréciable et pas inutile de quelques-uns de ses éléments les plus connus.
- Une ambiance de film noir des années 40 qui respecte même ses codes de morales ambigus.
- Une fluidité aussi bien esthétique que dans son rythme calibré, entre aventure et enquête.
- Un casting vocal très appréciable et pas uniquement composé d’acteurs connus.
Les – :
- Malgré son ton mature, la série animée ne franchit pas sa ligne tout public qui lui aurait permis de sortir des sentiers battus.
- Outre la réinvention du Pingouin, l’espiègle Catwoman, la formidable Harley Quinn ou la naissance de Double Face, ses autres personnages secondaires sont fatalement plus austère.
- Des scènes d’actions efficace, mais jamais transcendantes.
MA NOTE : 15/20
Les crédits
CRÉATEUR : Bruce Timm
AVEC les voix de : Hamish Linklater, Jason Atkins, Diedrich Bader, John DiMaggio, Gary A. Williams, Eric Morgan Stuart, Krystal Joy Brown, Michelle C. Bonilla,
mais aussi : Jamie Chung, Toby Stephens, Cedric Yarbrough, Bumper Robinson, Mckenna Grace, Reid Scott, Minnie Driver, Vincent Piazza, Christinna Ricci (…)
ÉPISODES : 10 / Durée : 25mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Amazon