THE WHITE LOTUS – saison 2 (semi-anthologie)

La Dolce Merda

EN DEUX MOTS : L’été dernier HBO nous surprenait encore grâce à la petite comédie acide THE WHITE LOTUS. Une comédie dramatique en 6 épisodes (consistant) qui mettait le temps et le talent à démontrer ses forces sur la longueur. Fort d’un succès retentissant et de quelques Emmys récoltés au passage la mini-série se voit doter d’une suite.

1 an et quelques mois plus tard THE WHITE LOTUS revient donc déjà, sous forme (semi) anthologique. Une suite atypique qui additionne tout ce qui faisait le sel de la précédente mais qui, heureusement, conserve son showrunner. Mike White réitère son exploit de petite pépite et écrit et réalise l’intégralité des 7 (et plus 6) épisodes qui composent cette saison 2. 

HÔTEL DE LUXE, PROBLÈMES DE RICHES

Dans la pure tradition d’un titre qui a un minimum de sens, cette intrigue inédite dévoile une distribution tout aussi inédite dans un nouvel hôtel  »White Lotus ». Une filiation dans un nouvel environnement luxueux pour une formule similaire et corrosive sur la durée. D’autant qu’elle s’ouvre de façon identique. La mort s’invite dans cette comédie tandis que l’identité (des) victime(s) demeure cachée jusqu’à la fin de saison.

C’est donc dans un nouveau décor idyllique que le récit se replace également, en désertant les plages de Hawaï pour la richissime et vieille Sicile. Une fois encore il s’agit d’y découvrir l’envers du décors grâce à une distribution de haute volée. 

Parmi elle, en filiation directe avec la saison 1, on y retrouve l’incorrigible Tanya interprétée par Jennifer Coolidge. L’actrice qui dispose d’un second souffle depuis la saga American Pie, revient dans une prestation délectable. Un cocktail d’humour pathétique qui lui va si bien.

A ses côtés les profils se multiplient, pour une distribution plus large qu’auparavant. Seule ombre sur le tableau, parmi eux seule une récurrente représente le  »staff » de l’hôtel. La vision opposée et locale du décor. Une petite déception pour une production qui avait peut-être conscience de la difficulté de remplacer le formidable Murray Bartlett

Néanmoins, pour représenter une classe sociale aisée, souvent complexée, ou dans le déni total, cette suite s’entoure de quelques acteurs et actrices (encore une fois) très convaincants. Aubrey Plaza en tête. 

DU NEUF AVEC DU VIEUX

La bonne surprise de cette suite réside tout simplement dans une démonstration aboutie. Avec une formule peaufinée, et qui ne tente absolument pas de se renouveler, Mike White nous ramène en terrain connu avec jouissance. Une représentation de la Dolce Vita chez les riches. Avec toujours un certain sens de l’ironie noire, de sentiments contradictoires, et du malaise. Très bien appuyé par la mise en scène rafraîchissante et une bande son remixée.

Au-delà d’un concept détonant c’est sa rigueur technique mise en œuvre qui fonctionne. Sans multiplier les rebondissements – loin de là – ses personnages évoluent dans une ambiance inventive. Qui suffit pour taper dans le mille.

Sans beaucoup d’éblouissement mais avec addiction THE WHITE LOTUS enivre et n’ennuie pas malgré des épisodes assez long. On pourra lui reprocher de prendre le temps d’exploser totalement à l’écran. Toutefois les problématiques de ces personnages nombrilistes demeurent suffisamment distrayantes pour largement nous contenter. D’autant que, contrairement à son aînée, ce deuxième séjour s’avère plus soutenu. Et ceux dès son début de saison.

Drôle, décadent, inventif et surtout subversif sur l’ordre des vacances de rêve, THE WHITE LOTUS est plus que ce a quoi son genre la cantonne. Car en faites après l’humour elle s’avère infiniment triste. Sous une pluie de faux semblants, de dénis, de tromperies et de mensonges.

Quoi qu’il en soit, le succès est encore au rendez-vous puisque HBO a cette fois renouvelé la série après la diffusion de seulement trois épisodes. La preuve que oui, cette saison 2 demeure une petite réussite.


CONCLUSION

Les + : 

  • Une formule d’apparence inchangé mais addictive, corrosive et au rythme soutenu 
  • Une distribution large et délicieuse
  • Une mise en scène aussi solide que la subtilité de son écriture

Les – : 

  • Un manque de grosse surprise dans le déroulement du récit
  • Quasiment aucun point de vue au sein de l’hôtel

MA NOTE : 16/20

CRÉATEUR : Mike White

AVEC : Jennifer Coolidge, Theo James, Aubrey Plaza, Haley Lu Richardson, Michael Imperioli, Adam DiMarco, Meghann Fahy, Will Sharpe, F. Murray Abraham,

Sabrina Impacciatore, Simona Tabasco, Beatrice Grannò, Tom Hollander, Jon Gries, Leo Woodall (…)

ÉPISODES : 7 / Durée : 58mn   ANNÉE DE DIFFUSION : 2022

GENRE : Drame, Comédie   CHAÎNE : HBO

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