BARBARIAN (2022)

Plongée dans la trouille

EN DEUX MOTS : Pour les amateurs du genre, Halloween est la période idéale pour frissonner. Avec un certain nombre de productions jetables, l’épouvante-horreur demeure un sous-genre souvent sous-exploité. La petite pépite de cette année débarque sur nos (petit) écrans français sous le libellé Star, via Disney +. Et naturellement plus tardivement que la sortie US qui tablait sur la fin de l’été dans les cinémas américain (31 août).

BARBARIAN ou BARBARE chez nous jouit sur la plateforme d’un synopsis intelligemment condensé à contrario de celui d’Allociné par exemple. Qu’importe son postulat de départ n’est que la faible partie de l’iceberg de ce petit ovni.

SYNOPSIS

Se rendant à Détroit pour un entretien d’embauche, Tess se retrouve à louer un « Airbnb » le temps de son séjour. Mais lorsqu’elle arrive tard dans la nuit, elle découvre que la demeure est déjà occupée et qu’un homme étrange du nom de Keith y séjourne déjà… Malgré la gêne, elle décide résignée d’y passer la nuit, les hôtels des environs étant complets. Mais réveillée dans son sommeil par des sons mystérieux, Tess va s’embarquer malgré elle dans une série de découvertes terrifiantes…

Allociné

Écrit et réalisé par le très méconnu Zach Cregger, sous une durée classique d’1h42, ce thriller horrifique s’inscrit déjà comme un petit classique du genre. Sous de nombreuses ambitions cinématographiques, le metteur en scène multiplie les ambiances et les formats. Et surtout maîtrise son cinéma, de genre.

Son film se divise grossièrement en 3 parties. Classiquement avec un début, un milieu et une fin.

Durant sa première partie de 40 minutes, le réalisateur présente deux personnages centraux dans une ambiance de thriller psychologique. Très simplement il va mettre en image l’un de ses sujets central : le rapport homme/femme. Avec deux jeunes acteurs fabuleux en la personne de l’anglaise Georgina Campbell et le plus connu suédois Bill Skarsgård, il parvient à créer une osmose judicieuse sur les apparences de la situation.

Confiance ? Attirance ? Comportement approprié ? Le metteur en scène mélange le tout pour nourrir ce rapport ambigu qui peut se créer ou alimenter la peur entre deux inconnus.

LA BÉBÊTE SOUS LE PLANCHER

Pour clore sa première partie et enfin bercé dans l’épouvante la plus totale, Zach Cregger use d’un formidable twist. Par le biais d’une lente descente en enfer puis d’un moment fulgurant d’ultra violence le récit réussit son moment. Son meilleur moment a mon sens hélas, mais pas la seule bonne idée du film.

Suite à celà la troisième star du film entre en jeu. Le sympathique Justin Long interprète un propriétaire bien plus nuancé qu’à l’accoutumée dans une autre démonstration de mise en abîme. Plus conventionnel mais non dénué d’ironie on se prend à apprécier autant que détester le personnage. 

Au bout de 10 minutes sa culpabilité ne fait plus aucun doute. Et la piqûre de rappel sur les relations homme/femme dispose d’une belle ambiguïté encore.

On replonge dans l’abyssale maison paumé de Détroit avec ironie avant une nouvelle plongée en enfer. J’ai particulièrement aimé l’avidité du propriétaire qui découvre les dédales de couloirs sous sa maison en pensant uniquement à la plus value qu’elle représente. 

L’ORIGINE DU MAL

Avant sa dernière partie, l’intrigue nous plonge dans une scène du passé avec une parfaite démonstration des façades américaines. Idéaliste, sous le portrait glaçant d’un Serial Killer ayant naturellement pour proie… Les femmes !

De sa photographie à son format quasiment 4:3 le résultat s’avère savoureux. Et effrayant. Une peur différente encore. Une autre réussite du film qui dévoile juste ce qu’il faut sur ses sujets.

Avec ses dernières 40 minutes, BARBARIAN n’est pas à son meilleur, surtout quand elle dévoile son monstre. Non pas que le maquillage (et l’esthétisme de décrépitude) ne soit pas à la hauteur, mais seulement qu’une fois le mystère levé, la force s’envole légèrement aussi. Toutefois le film dévoile de nouveau moment d’horreur très réussi et le réalisateur maîtrise parfaitement sa mise en scène. Et son décor. De ses dédales jusqu’à une photographie bien exploitée. 

BARBARIAN demeure un film abouti, qui va au fond de son sujet. Il flirte habilement entre l’excès d’effets ultra violent et pervers. Sans en abuser. Bref une belle petite bombe qui prouve que oui on peut jouir de l’horreur graphique, et aussi parler d’un sujet d’horreur universel. En plus de rendre hommage aux films d’horreur d’antan.


CONCLUSION

Les + :

  • Un sous propos sur la relation homme/femme parfaitement mis en valeur
  • Un montage et une mise en scène travaillé
  • Un trio d’acteurs formidables
  • De très beaux moments d’horreur

Les – :

  • Une dernière partie un peu en deçà, de son utilisation de la peur jusqu’à l’ultra violence

MA NOTE : 16/20

REALISATEUR & SCENARISTE : Zach Cregger

AVEC : Georgina Campbell, Bill Skarsgård, Justin Long, mais aussi : Matthew Patrick Davis et Richard Drake (…)

SORTIE (US) : 31 aout / DUREE : 1h42

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