BAD SISTERS – saison 1

Exquise sororité

EN DEUX MOTS : Remake de la petite série flamande « Clan », BAD SISTERS se dévoile pour la fin de l’été sur Apple tv+. Une nouvelle production discrète et pourtant de qualité dans un catalogue qui s’enrichit dans le secret. Aux manettes de cette comédie on retrouve un trio gagnant composé de la tête d’affiche – Sharon Horgan – parmi les cinq sœurs au centre de l’intrigue. Et un duo (Brett Baer / Dave Finkel) habitué aux productions comique et romantique.

Les sœurs Garvey, liées par la mort prématurée de leurs parents, se font la promesse de toujours se protéger mutuellement.

Apple tv +

Si son synopsis ne dévoile rien à l’intrigue, celle-ci démarre de suite sur des funérailles révélatrices. Révélatrices en deux sens puisque le fond de l’intrigue s’avère être un savoureux mélange (selon source Apple) d’humour noir et de suspense. Un postulat de vente qui demeure réaliste et une promesse d’une production qui remplit effectivement son cahier des charges.

LE DIABLE VS. LES FEMMES

Le trio en charge du projet signe la grande partie des scripts, tandis qu’un autre trio de réalisatrices met en scène les 10 épisodes. 10 épisodes pas nécessairement au rabais puisqu’ils varient les durées de 48 à 55 minutes. Et pourtant malgré un postulat condensé, ce doux mélange parvient à se révéler sans (grandes) longueurs. Un exploit vu son genre. Chose qu’on peut attribuer à un casting (principalement féminin) exquis et à la légèreté de son récit.

La série dispose naturellement d’un regard profondément féminin. Qui ne stigmatise pas pour autant l’homme, puisque plusieurs profils récurrents – masculins – s’avèrent réussi. En son centre pourtant s’y trouve une chimère répugnante interprétée par l’acteur Danois à la côte montante (tardive) : Claes Bang. Un tourbillon de machisme et de cruauté qui s’amuse à tourmenter son entourage. A ce titre, son rôle s’avère fourni et exploité à la perfection pour en faire l’homme idéal qu’on aime haïr.

C’est précisément cette haine qui va alimenter la problématique centrale de l’intrigue. Tandis qu’on assiste à son enterrement dès les premières minutes. Le mystère qui entoure sa mort va naturellement être alimenté par la mise en œuvre de sa disparition… par son quatuor de belles-sœurs ! Son épisode pilote « The Prick » demeure donc le moins alléchant tandis que sa suite fait une belle mise en lumière sur chacune des sœurs.

A tour de rôle, les griefs de chacune nous sont exposés avec délice et acception pour l’acte qu’elles tentent de commettre. Avec amusement et ironie les différentes tentatives sont une succession de moments agréables qui allient les genres. Avec légèreté toujours, sans éblouissement, mais avec une parfaite efficacité. 

RESULTAT SOLAIRE

Cette efficacité, elle la doit à une intrigue décomplexée, pourtant profonde sur ses arcanes dramatiques. Y brille une délicieuse sororité composée de cinq profils complémentaires et attachants. L’aînée d’abord représenté par la délicieuse et ingénieuse Sharon Horgan – la créatrice donc. Parfait portrait de la femme moderne qu’on aimerait tous avoir comme amie, amante, ou tata.

Vient ensuite la vénéneuse Bibi (Sarah Greene), caractère aussi noire que son cache-œil, ou à son opposé la benjamine Becka (Eve Hewson) frivole et solaire. La famille Garvey se complète avec deux profils moins attachants mais pourtant tout aussi nécessaires à l’équilibre du quintette. D’abord avec Ursula (Eva Birthistle), l’infirmière infidèle mais bienveillante et mère de trois enfants, et enfin Grace (Anne-Marie Duff), la veuve…

Cette dernière se trouve être le profil le plus ingrat. Notamment dans sa faiblesse apparente face à un mari réducteur au possible. Dans un premier temps, ce duo, qui fait office de catalyseur à toute l’histoire, manque de nuances. L’intrigue aime distiller une certaine part de mystères autour de ses personnages, et révèle quelques petits secrets en fin de parcours. Pour un résultat qui fonctionne à merveille dans son final. Même s’il ne révolutionne pas la formule.

Dans un montage simple mais astucieux, qui navigue entre passé et présent, la série ne lasse pas. Et si techniquement elle est loin d’être renversante, son côté solaire et lumineux rafraichi les cœurs. Notamment grâce aux charmes de cette petite ville côtière irlandaise. BAD SISTERS est une récréation légère et un plaisir du genre.


CONCLUSION

Les + :

  • Une fabuleuse sororité complémentaire
  • Malgré un format d’apparence longuet, un rythme bien distiller
  • Un doux mélange de comédie et de drame léger avec un mini soupçon de thriller

Les – :

  • Quelques personnages qui manquent un peu de nuances
  • Jamais à proprement renversant

MA NOTE : 15/20

CREATEUR(s) : Sharon Horgan, et Brett Baer & Dave Finkel

AVEC : Sharon Horgan, Anne-Marie Duff, Sarah Greene, Eva Birthistle, Eve Hewson, Daryl McCormack, Brian Gleeson, Assaad Bouab, avec Claes Bang,

mais aussi : Peter Coonan, Yasmine Akram, Llyod Hutchinson, Seana Kerslake, Jonjo O’Neill, Michael Smiley, Nina Norén, Barry Ward, Saise Quinn (…)

EPISODES : 10 / Durée : 52mn ANNEE DE DIFFUSION : 2022

GENRE : Comédie, Drame, Thriller CHAINE : Apple tv+

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