HOUSE OF THE DRAGON : S.1 – épisode 10 (finale)

Voici venu le temps d’achever les critiques détaillées des épisodes d’HOUSE OF THE DRAGON avec celle de son épisode final. Le dixième, qui clôture une saison événement, et qui grâce au talent d’HBO et d’une production engagée à réussi son retour. A Westeros, et sur petit-écran pour globalement & largement combler les attentes. Et c’est peu dire vu la largeur du récit qui nous a était dépeint jusqu’à présent.

Voir la critique des épisodes précédents : ICI 

Ce final est d’autant plus attendu qu’il sonne comme l’épisode fatidique de sa saison. En effet, après une neuvième épisode qui temporise, il semblerait que la production ait décidé d’attendre pour nous laisser le cul par terre. Un nouveau choix qu’il l’éloigne de son aînée et lui laisse un plus gros fardeau sur les épaules pour nous convaincre. 

ÉPISODE 10 : THE BLACK QUEEN

EN DEUX MOTS : Numéro de funambule encore que ce final de tout juste une heure, qui, à l’instar du précédent épisode, occulte une partie du casting central. Après le clan des Verts, c’est celui des Noirs qui est à l’honneur naturellement. Celui-ci apprend la mort de Viserys et le couronnement d’Aegon II. Pour la première fois HOUSE OF THE DRAGON met de côté la Capitale le temps d’un épisode et se concentre sur la grandiose île de Peyredragon. Fief du clan menée par Rhaenyra (Emma D’Arcy).

Douce Rhaenyra que la vie ne gâte pas

Cette « Reine noire » – titre du final – sera au centre de cet épisode majeur et significatif. Comme le prouve, entres autres, son plan final. Le duo en charge de l’épisode renoue avec son début de saison puisqu’on retrouve le showrunner Ryan Condal à l’écriture et Greg Yaitanes à la réalisation. Le réalisateur retrouve donc les décors somptueux de Peyredragon dans une démonstration visuel époustouflante. Mais aussi quelques parallèles qui font écho notamment au premier puis second épisode.

PERTE ET COURONNEMENT

Le montage du final s’avère exemplaire dans sa fluidité scénaristique. Mais aussi visuel. Une magnifique façon de conclure sa saison, notamment après quelques manques de finesse concernant les effets spéciaux. Sa première partie allie encore tristesse et tragédie sous la bande-originale folle de Ramin Djawadi. Tandis que l’impétueux Daemon (Matt Smith) est sur le pied de guerre, Rhaenyra accouche prématurément.

Le démon en Daemon

Parallèle à son pilote avec sa rude scène d’accouchement, Rhaenyra ne suit pas le destin de sa mère mais accouche seule d’un enfant mort-né. Il faut saluer une fois encore le talent d’Emma D’Arcy durant ce final, parfaitement mis en valeur par l’imagerie. Une imagerie qui ose la dureté par quelques plans succincts et puissants sur l’horreur de la perte. Une chose qu’on retrouvera d’ailleurs dans les derniers instants du final.

La crise en cours à le don de révéler (ou réveiller) les caractères de chacun. Daemon d’abord dans sa dureté et sa prédominance à régner par la peur. Rhaenyra ensuite dans sa tempérance, qui à l’image de son père et son ancienne meilleure amie, choisit la paix. Cela va alimenter un conflit d’opposition au sein même du clan entre les deux époux. Notamment dans une nouvelle nuance assez déchirante au coin du feu.

La Reine du deuil

Enfin, dans une nouvelle scène de deuil qui m’a personnellement bien ému, le second couronnement à lieu. Dans toute sa largeur et sa beauté naturelle l’environnement joue un rôle à la mise en œuvre de la toute-puissance de son univers. Rhaenyra récupère la couronne de son père tandis que les seigneurs présents lui prêtent allégeances. En à peine vingt minutes HOUSE OF THE DRAGON enchaîne les prouesses à l’écran.

LES PRÉPARATIFS DE LA GUERRE / PAIX

Durant les vingt bonnes minutes suivantes, on assiste en partie à un nouveau jeu politique. Préparatif cette fois. Visuellement encore on redécouvre la salle de conseil de Peyredragon, de manière époustouflante dans sa beauté brute. D’une table / carte illuminée à la grandeur majestueuse de la pièce en question. En ses lieux sont exposées les forces et faiblesses des deux clans, à savoir dragons et garnisons.

Un royaume bientôt en feu

Dans une scène qui rappelle forcément le second épisode et qui oppose Daemon à Otto (Rhys Ifans), la Main du Roi vient faire une offre. De paix, comme l’a décidée la Reine douairière. Cela va engendrer (comme citée ci-dessus) des tensions non négligeables au sein même du clan des Noirs.

Les hommes veulent la guerre, les femmes veulent la paix

Quel est mon devoir envers mon royaume, lord Bartimos ? Maintenir la paix et l’unité ou occuper le trône à tout prix ?

Rhaenyra à son assemblée

La prophétie de la glace et du feu vient à nouveau s’insinuer dans le devoir des personnages à travers une scène glaçante. Dans un acte de violence et de confusion ou les deux époux Targaryen se font face. Une belle piqûre de rappel sur le caractère (très) ambigu du majestueux Daemon…

Opposition en haut rang

Partiellement rétabli, le final est l’occasion d’assister au retour du Serpent des Mers (Steve Toussaint). Un allié de choix dans la danse à venir, ou celui-ci, par le biais d’une épouse déterminée (Eve Best), met son orgueil de côté pour le bien de sa famille. En tout juste quelques scènes, la série parvient encore à rendre hommage à ses caractères secondaires par une utilisation saisissante.

The Last of Us

UNE ACCALMIE PUIS L’ORAGE

Vient alors la dernière partie de l’épisode, qui conclut brillamment cette première saison. En quête de nouveaux alliés, la Reine noire charge ses deux fils aînés (Harry Collett / Elliot Grihault) à délivrer deux messages à dos de dragons. Le premier se rendra à Winterfell afin de rallier le jeune seigneur Stark à leur cause tandis que le second à Accalmie, fief des Baratheon.

Sous le thème épique et recyclé « Blood of My Blood » on assiste à une nouvelle envolée de dragons. Qui fait son petit effet. Tout comme la scène suivante, dans des catacombes où Daemon pousse la chansonnette valyrienne afin de charmer un effrayant dragon sauvage. Le final rend largement hommage à ses fascinantes bêtes fantastiques, parfaitement mises en scène ici. Et bien plus encore dans les scènes suivantes.

Un chant pour un dragon charmant

On y retrouve le jeune Luc et son petit dragon Arrax qui arrive à Accalmie tandis que l’orage gronde. Par deux fois mis habilement en valeur par le rugissements des éclairs on aperçoit l’imposant Vhagar dans toute sa monstruosité. Le jeune messager se retrouve alors face à son dangereux et orgueilleux cousin Aemond (Ewan Mitchell). La scène ne manque pas de tension, tout comme l’imagerie reflète toute l’habileté d’un univers parfaitement maîtrisé.

Un œil pour une danse

Le caractère et l’ébullition de la vengeance « œil pour œil » ont raison de la raison et le drame se produit dans les airs. Dans une prodigieuse course-poursuite en pleine tempête l’attachant cadet Strong / Velaryon se laisse dominer par sa bête. Tout comme Aemond.

Dans un dernier souffle à couper le souffle au-dessus des nuages le jeune Arrax et son dragonnier se font happer en vol… Un maîtrise des images, de ses effets, et d’une cruauté réaliste se produit et attise le feu Targaryen. Déclenche la Danse, sans concession.

C’est pas la petite bête qui va manger la grosse…

La scène dresse également un parallèle révélateur sur les Targaryen et leurs dragons. Cette même famille qui pense être plus proche des dieux que les autres, par le rapport unique a ses majestueuses bêtes. On nous démontre le contraire ici, avec l’instinct primaire et indomptable des dragons. Un instinct qui va déclencher LA guerre et amener pertes et fracas sur la famille au centre du show.

CONCLUSION

Son court épilogue qui se soustrait à tout dialogue présente une mère qui apprend la nouvelle. De sa position jusqu’à son visage se reflète le chagrin, puis la haine. Ainsi, avec son final la première saison d’HOUSE OF THE DRAGON conjugue l’intégralité de ses forces dans une nouvelle démonstration intimiste. Tragique. Épique.

FIRE & BLOOD

Les + :

  • Un final qui conjugue toute les forces de cette première saison :
  • Une force dramatique et tragique dans une succession de moments forts
  • Un visuel parfaitement maîtrisé, des décors jusqu’aux effets spéciaux autour des dragons
  • Une nouvelle nuance parmi le clan des Noirs, et notamment avec les deux époux Targaryen
  • Une grandiose scène de course-poursuite en pleine orage

Les – :

  • 10 minutes supplémentaires manquantes, autour du clan des Verts

MA NOTE :

REALISATION : Greg Yaitanes / SCENARIO : Ryan Condal

DIFFUSION : 23 OCT. 2022 / DURÉE : 59mn

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