UNDER THE BANNER OF HEAVEN

Paroles mormon & foi policière

EN DEUX MOTS : Mini-série inédite qui adapte un best-seller relatant un sordide (double) meurtre au sein de la communauté mormone, UNDER THE BANNER OF HEAVEN se dévoile comme un true crime story solide. Tout d’abord dévoilé au printemps sur FX via la plateforme Hulu, puis durant l’été à l’international sur Disney +, la série met sur le devant de la scène le sympathique Andrew Garfield en inspecteur à la foi ébranlé.

Un acteur reconnu d’Hollywood de plus qui comme d’autres comparses (Jeff Bridges, Josh Brolin, et bien d’autres cette année) s’illustre dans une performance à la télévision via un show d’exception.

Juillet 1984. Les habitants d’une petite ville mormone de l’Utah découvrent avec horreur que Brenda Wright Lafferty et son bébé âgé de 15 mois – deux membres d’une influente famille de la communauté de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours à laquelle quasi tous les concitoyens appartiennent – ont été sauvagement assassinés à leur domicile. Pour tenter de trouver le ou les responsables, l’inspecteur Jeb Pyre – un mormon pratiquant – et son partenaire vont devoir pousser leurs investigations jusque dans les collines avoisinantes et démêler l’écheveau d’une bureaucratie mormone bien décidée à leur mettre des bâtons dans les roues. Bientôt, Jeb voit sa foi ébranlée en découvrant de sombres secrets sur l’origine de la théologie qu’il a embrassée et les conséquences funestes que peut entraîner le fondamentalisme religieux.

Allociné

Showrunner et principalement scénarisé par un inconditionnel du biopic – Dustin Lance Black, à qui l’on doit les scénarios de Harvey MilkWhen We Rise et J. Edgar de Clint Eastwood – qui passe même derrière la caméra pour le 5ème épisode, UNDER THE BANNER OF HEAVEN mise également sur une mise en scène réaliste durant ses longs épisodes.

Si seulement 7 épisodes composent son récit, la série additionne 8 heures au compteur et c’est le discret David Mackenzie (Comancheria) qui donne le glas pour le cadrage naturel de la série dramatique policière. Une série qui relate une communauté, une époque, et une Amérique rurale et puritaine mais pas moins effrayante mais toute en nuances.

Ce true-crime s’emploie intelligemment à cela en dévoilant divers points de vues par nécessairement définit par leur Foi mais surtout par leurs caractères distinctifs. Ciment de l’intrigue, la complémentarité des deux inspecteurs avec d’un côté le juvénile et pacifique Andrew Garfield et de l’autre le vétéran amérindien Gil Birmingham dans un registre d’inspecteur buriné joue le contrepoids idéal dans un duo parfois sous-exploité.

Ensuite, via les très nombreux flashback qui ponctuent l’intrigue, c’est la décortication de la famille Lafferty et de ses (très) nombreux membres qui attire l’attention. D’abord avec une fratrie de 6 frères endoctrinés ou s’illustrent Wyatt Russell et Sam Worthington. Mais notamment via la position des femmes dans la communauté, centralisée par la victime – Brenda (Daisy Edgar-Jones épatante).

Toutefois durant son long récit la mini-série se perd dans un montage parfois brouillon vis-à-vis des pans du passé qui ont gangrené cette famille et notamment sur les Fondations de leur Foi. Une intrigue unique qui manque autant d’éclaircissements que d’intérêts dans sa présentation. UNDER THE BANNER OF HEAVEN dispose d’un défaut de rythme conséquent, non aidé par une intrigue pour le coup trop bavarde.

De son titre français « Sur ordre de Dieu » la mini-série trouve une résonance pleine de sens, la phrase étant elle-même prononcée au cours de la série. Une série qui heureusement s’intensifie très légèrement à mesure que les secrets des Lafferty et leurs extrémismes sont mis en lumières. Même si toujours, quelques éléments chocs ne parviennent pas à être mis en lumière. Demeure le parcours personnel de notre enquêteur principal, peu à peu mis de côté par sa congrégation et sa douce femme (Adelaide Clemens) suite à ses doutes.

Assurément un fait réel qui manque d’intensité en images et dans son montage mais qui n’a pas fini de faire polémique chez les mormons et donc qui mérite le visionnage. 


Les + :

  • Une enquête riche au plus profond des fondations mormones
  • Un casting large et efficace

Les – :

  • Un rythme et un montage brouillon et élancés
  • Une horreur mal mis en images

MA NOTE : 14/20

AVEC : Andrew Garfield, Sam Worthington, Daisy Edgar-Jones, Denise Gough, Wyatt Russell,

Billy Howle, Chloe Pirrie, Seth Numrich, Adelaide Clemens, Rory Culkin, et Gil Birmingham,

mais aussi : Sandra Seacat, Christopher Heyerdahl, Darren Goldstein, Andrew Burnap, Tyner Rushing (…)

EPISODES : 7 / Durée : 1h10 ANNEE DE DIFFUSION : 2022

GENRE : Drame, Policier, Biopic CHAINE(S) : Hulu, FX, Disney +

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