DEADWOOD – saison 1

EN DEUX MOTS : Parmi tous les genres auxquels HBO s’est frottée, le western offre une belle possibilité de narration. Bien des années plus tard, après sa première incursion dans ce genre précis, la chaîne américaine le révolutionne même avec Westworld, savant mélange de Western et de Science-fiction. Pourtant, en 2004, elle accouche d’une série bien plus modeste en la personne de Deadwood. Un titre qui porte le nom d’une ville fictive dans l’Ouest Américain, à peine bâtie, mais qui grandie prodigieusement à court terme. 

C’est tout le principe du show ici : décortiquer par le biais d’une vingtaine de personnages, l’ascension de l’être américain, colonisateur et brutal, et de son rêve. Une ville dans laquelle évoluent hommes et femmes aussi différents que complémentaires, et dont la bonne moitié sont de vraies canailles. La ville, qui se situe sur des territoires Indiens, est donc illégale par sa seule existence. Elle abrite ainsi des opportunistes, ambitieux, venues de loin, ou d’ailleurs, et qui sont souvent avides d’or. 

Parmi eux s’illustre le charismatique britannique Ian McShane, dans la peau d’Al Swearengen, influent et féroce tenancier d’un bordel. Face à lui Timothy Olyphant joue Seth Bullock, qui effectue le contrepoids dans son rôle d’ancien Marshall et figure de Loi et du juste dans la ville. Tout juste arrivé à Deadwood, son personnage est le témoin de cette expansion grandissante, au même titre que le téléspectateur.

Si cet aspect manque d’envergure physique, il se ressent dans la position des protagonistes, ainsi que dans les différents lieux qu’on retrouve, épisode après épisode (de l’allée principale, aux deux bordels, qui grouillent de monde, jusqu’à la quincaillerie de Bullock qui s’étoffe). Esthétiquement, Deadwood, n’est pas une énorme production HBO et accuse du temps qui passe (plus de dix ans pour ma part depuis sa diffusion). La violence crue du Western moderne n’est pas à proprement explicite visuellement mais se révèle authentique sur le papier. Les morts se font rares, ne sont pas choquantes, mais ont un réel intérêt scénaristique. 

C’est d’ailleurs dans sa narration que la série brille le plus, et bien qu’elle soit très bavarde, se révèle assez prenante et peu ennuyante. C’est dans ce riche contexte qu’émerge une multitude de profils, forts bien développés.Entre le Doc’ (Brad Dourif), la pute (Paula Malcomson), le rapace (William Sanderson), jusqu’à Calamity Jane (Robin Weigert) et Wild Bill Hickock (Keith Carradine) eux-mêmes (des légendes de l’Ouest), la série trouve deux poids, deux mesures, pour développer et opposés les âmes qui gangrènent cette ville tout juste naissante (à la fin de la saison la ville à seulement deux mois). 

Cette première saison est donc un démarrage solide, efficace, qui s’appuie plus sur des personnages bien élaborés que sur un esthétisme renversant.  


MA NOTE : 15/20

CREATEUR: David Milch

AVEC: Timothy Olyphant, Ian McShane, Molly Parker, Paula Malcomson, Brad Dourif, William Sanderson, John Hawkes, Robin Weigert,                

Jim Beaver, Leon Rippy, W. Earl Brown, Dayton Callie, Kim Dickens, Jeffrey Jones,

Sean Bridgers, Bree Seanna Wall, Ray McKinnon, Ricky Jay, avec  Keith Carradine, et Powers Boothe (…)

 EPISODES : 12  / Durée : 55mn    ANNEE DE DIFFUSION : 2004

GENRE : Drame, Western      CHAINE DE DIFFUSION : HBO

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