EN DEUX MOTS : Petite nouvelle dans l’ère d’opulence Marvel – Disney +, MISS MARVEL creuse aujourd’hui un petit peu plus les limites d’un univers accès tout public qui favorise à la fois et castre les identités non routinières.
Cette deuxième nouvelle (mini)série Marvel de l’année signe aussi un triste record pour la encore jeune plateforme de streaming qui totalise jusqu’à présent (peu avant sa conclusion) son plus faible taux de visionnage. Des chiffres parfois relatifs grâce justement au streaming et qui s’appliquent à la tranche d’âge favorisée, mais qui mettent le doigt sur une industrie super-héroïque qui s’essouffle.
Tout d’abord charmant et indéniablement teenage (avec une prédisposition au binge-watching) MISS MARVEL introduit et présente le destin de Kamala Khan (Iman Vellani). C’est une toute jeune et inédite super-héroïne d’origine pakistanaise et de confessions musulmane qui se découvre des pouvoirs ancestraux. Hormis un profil atypique d’adeptes de jeux vidéo et d’auteur de fan-fiction, va découler de ce postulat bien connu des enjeux de récit initiatique tout aussi peu surprenant.
On connaît le fond, mais parfois pas la forme. Et comme l’intégralité des productions Marvel actuelles qui chérissent l’humour et la légèreté, le profil de Kamala s’avère rafraîchissant, surtout grâce à son interprète. Hélas, comme toute bonne chose a une fin, cette production Marvel atteint très vite ses limites. Après un pilote classique, mais plein d’énergie (notamment visuelle) MISS MARVEL s’enlise dans le format d’une production toute faite.
Car de base, il y a un charme certain dans la découverte de l’appartenance à cette culture, peu commune dans le cinéma occidental, qui mélange l’arabe et l’indien. De ses couleurs vives et estival qu’on découvre à Jersey city puis au Pakistan (bien que tourné à Bangkok) jusqu’à la religion musulmane à laquelle appartient notre jeune héroïne. Une direction qui pose des questions existentielles autour de la famille, l’engagement, et tout ce qui implique les responsabilités d’un certain héritage (pouvoir et culture), mais qui ici est dévoré par une formule conventionnelle.
Ainsi, le charme visuel de ses débuts (très street-art et fan-fiction imaginatif) qui décrit parfaitement l’état d’esprit de notre héroïne est abandonné au profit d’une banalité déconcertante appuyé par de mauvais effets spéciaux. Intrigue ennuyeuse, affrontements plats, la continuité de cette courte série enfermée dans un format pourtant peu encombrant de 6×45/50mn (avec cinq bonnes minutes de générique) ont raison du plaisir procuré par cette production teenage.
Le choix d’une showrunner reconnue issue de la comédie (Bisha K. Ali), de réalisateurs et d’un casting d’origine plus ou moins similaire à notre héroïne n’y change rien. MISS MARVEL demeure une production Disney disposant de son lot d’inconsistance créatif. Le tout pour un résultat trop souvent commun et sans charme.
Si son final se conclut sous une touche un brin plus amusante et s’achève sur une scène post-générique astucieuse – la transposition de Captain Marvel (Brie Larson) chez Miss Marvel – c’est un constat de nouveau décevant qui s’applique à cette production Marvel / Disney +.
Les + :
- Une culture et un charme au premier abord rafraichissant
- Le charme inconditionnel de sa jeune actrice Iman Vellani
Les – :
- Un parcours initiatique très vite rattrapé par une formule Marvel écœurante
- Des scènes d’aventures et d’actions sans grandes saveurs
- Des effets spéciaux et des effets fantastiques relativement moches
MA NOTE : 12/20
CREATEUR : Bisha K. Ali
AVEC : Iman Vellani, Matt Lintz, Zenobia Shroff, Mohan Kapur, Yasmeen Fletcher, Saagar Shaikh, Rish Shah,
Samina Ahmed, Nimra Bucha, Travina Springer, Arian Moayed, Alysia Reiner, Laurel Marsden, avec Aramis Knight,
mais aussi : Laith Nakli, Farhan Akhtar, Mehwish Hayat, Fawad Khan, avec la participation de Brie Larson (…)
EPISODES : 6 / Durée : 48mn ANNEE DE DIFFUSION : 2022
GENRE : Aventure, Action, Fantastique CHAINE : Disney +