EN DEUX MOTS : Débutée en 2015, et après une pause d’un an depuis la diffusion de sa 3ème saison, la méticuleuse saga Mr. Robot s’achève dans une saison 4 sous tension. Le showrunner, Sam Esmail investis comme toujours dans son projet, réalise ici l’intégralité des 13 épisodes de cette ultime aventure et supervise le scénario de plusieurs autres.
Une odyssée finale du papier à l’image comme l’entend son créateur, c’est certain, et qui se déroule seulement quelques mois après les événements précédents, tandis que les épisodes ne couvrent que quelques jours d’actions (autour de Noël 2016). Une démonstration et une ambition voulue pour livrer une forme d’urgence et de suspense dans l’intrigue, qui possède pourtant quelques lacunes.
Bavard depuis son commencement, Mr. Robot a toujours su livrer une ambiance particulière et une mise en scène ambitieuse. Une fois n’est pas coutume, son créateur fait preuve d’une maîtrise technique irréfutable (la preuve ensuite). Cependant, dans son déroulement, son montage et son maintien du suspense, le show demeure moins renversant qu’auparavant. À trop user de sa technique, Sam Esmail ne se renouvelle pas et l’ambition prend le pas sur la surprise. Longuet par moments, le casting de cette dernière saison manque également d’enrichissement et s’avère décousu sur l’ensemble de la saga.
En débutant sa saison par l’exécution d’Angela (Portia Doubleday), l’un des principaux personnages, notre cœur oscille entre choix narratif audacieux ou erreur de parcours. De la même façon, l’utilisation restreinte de Tyrell (Martin Wallström) jusqu’au 4ème épisode, où celui-ci trouve la mort dans l’ultime plan, laisse dubitatif…
Pourtant, dès l’épisode suivant »Method Not Allowed » le créateur prouve tout son talent de metteur en scène dans la démonstration d’un hack millimétré par le duo frère & sœur (Rami Malek & Carly Chaikin) qui va s’achever en course-poursuite effrénée dans les rues de N.Y. Mr. Robot 4.0 c’est un peu tout ça : une méthode, un talent énorme, parfois trop assommant et trop gourmand dans son ambition.
Les péripéties continuent jusqu’au 7ème épisode, long, bavard, et sous format 16:9, qui nous amène sur la grande révélation du show : le viol et la construction / protection mentale d’Elliot étant enfant, perpétré par son propre père (Christian Slater). Une autre démonstration de force, renforcée par le talent d’interprète de sa tête d’affiche. L’épisode s’achève par la mort de Fernando Vera (Elliot Villar, aperçu les saisons précédentes et qui s’offre ici un rôle exaltant de récurrent). De là, chaque épisode précipite le départ d’un personnage majeur. La preuve avec la nouvelle récurrente : Ashlie Atkinson, qui campe ici une inquiétante taxidermiste un brin disgracieuse, à la solde de la Dark Army, évincée d’une balle dans la tête par l’agent du F.B.I qu’elle faisait chanter (8ème ép.).
La dernière partie de la saison s’attèle à donner fin au règne du groupe Deus, dans un hack astucieux qui répartit les richesses au peuple. Un nouvel épisode (le 9ème) qui se finira dans le sang pour Price (Michael Cristofer, au rôle limité cette saison). L’intrigue enchaîne avec un épisode plus doux et ironique (avec le caméo de Bobby Cannavale) qui s’attarde sur le départ de Dom (Grace Gummer) du territoire américain.
Enfin, dans le 11ème épisode, Elliot confronte Whiterose (B.D Wong) dont l’empire s’est effondré, et qui finira par se suicider en nous laissant dans un chaos lancinant avec l’explosion d’une centrale nucléaire. À partir de là, et dans les deux derniers épisodes, Sam Esmail dévoile toute la cohérence de sa saga avec le développement mental d’Elliot par la construction de ses différentes personnalités.
Un final loin d’être spectaculaire, mais qui met l’accent sur la très grande sensibilité du show et le sens d’une ambiance envoûtante. Une saison qui achève avec grand soin sa saga de 45 épisodes, et qui marquera les esprits encore longtemps !
MA NOTE : 16/20
CRÉATEUR: Sam Esmail
AVEC: Rami Malek, Carly Chaikin, Christian Slater, B.D Wong,
Michael Cristofer, Grace Gummer, Elliot Villar, Ashlie Atkinson,
avec Gloria Reuben, avec Portia Doubleday, et Martin Wallström (…)
EPISODES: 13 / Durée : 48mn ANNÉE DE DIFFUSION: 2019
GENRE : Drame, Thriller CHAÎNE DE DIFFUSION : USA Network