EN DEUX MOTS : Quand l’indé’ s’invite sur petit écran, cela donne la meilleure nouveauté de 2015, et l’une des claques de 2016 pour son retour. Plus travaillé, plus rigoureuse, plus longue, et surtout plus intense, la seconde saison de Mr. Robot sonne comme une confirmation logique de bonification version 2.0 et une maîtrise totale de son univers.
Toute la difficulté d’un projet si personnel est alors de le faire perdurer intelligemment, sans diminuer la force de son intrigue. Une fois l’enjeu des rebondissements mis sur la table, Sam Esmail, son créateur (ultra-impliqué dans son projet encore une fois puisqu’il est scénariste et réalisateur sur l’ensemble des épisodes), s’amuse alors à broder son histoire telle une large toile d’araignée sous courant électrique.
Avec du recul, on y voit un travail de forcené, aisément méticuleux, et/ou chaque détail n’est jamais posé au hasard. Cette maîtrise, c’est évidemment la force du show, qui continue son odyssée, cadré aux millimètres, stylisé auditivement, et dont l’ambiance s’impose d’elle-même, naturellement. Pourtant, le talent d’Esmail ne suffit pas à en faire une saison meilleure que la précédente, bien qu’elle reste un must de cette année, sans difficulté.
C’est donc dans un contexte des plus parano et corruptible qu’on retrouve l’ensemble du casting et que la double personnalité d’Elliot (Rami Malek) reste au centre du récit. Telle des bugs informatiques bien pensés, les apparitions de Mr. Robot (Christian Slater) conservent leurs utilités, l’effet de surprise en moins. Une chorégraphie orchestrée avec brio, à l’image de son montage, comme du suspense.
En y additionnant les rôles de Darlene (Carly Chaikin) et d’Angela (Portia Doubleday), ces quatre personnages sont les seules qui apparaissent sur l’ensemble des dix épisodes. Si le casting compte tout juste une dizaine de récurrents crédités, l’arrivée de Bobby Cannavale dans le rôle d’Irving justifie, à l’aide de flash-back, le retour du fameux Tyrell Wellick (Martin Wallström) de manière récurrente.
Cette saison se distingue par une compréhension complète des différentes parties impliquées (fSociety, Evil Corp, Dark Army…), et par une dramaturgie à l’échelle mondiale bien plus cohérente et efficace à l’écran qu’auparavant. L’écriture si rigoureuse permet sans étonnement aux acteurs d’accomplir de belles performances à l’écran, sublimée par une mise en scène hypnotique.
Avec l’assassinat choc de Joanna (Stephanie Corneliussen) dans le deuxième épisode, l’attaque des bureaux d’E.Corp a mi-saison, et un final où la tension s’additionne à tous les atouts du show, Mr. Robot impressionne par sa facilité à exceller, et à exister, avec parfois peu d’éléments sur le papier. Un travail minutieux à nouveau, qui ne pourra que charmer les non-initiés ou les dubitatifs qui n’auraient pas encore visionné l’une des œuvres de ces dernières années.
Bien qu’une touche de force émotionnelle lui manque parfois, sa sensibilité chaotique et la maîtrise de ses outils de cinéma ne peuvent qu’être le vecteur de cette attente qui se crée suite à l’annonce d’une 4ème saison à venir, la dernière.
MA NOTE : 16/20
CRÉATEUR: Sam Esmail
AVEC: Rami Malek, Carly Chaikin, Christian Slater, Portia Doubleday,
Martin Wallström, Grace Gummer, Michael Cristofer, B.D Wong,
mais aussi : Omar Metwally, Grant Chang, Azhar Khan, Sunita Mani,
avec Gloria Reuben, et Bobby Cannavale, et la participation de Stephanie Corneliussen (…)
EPISODES: 10 / Durée : 48mn ANNÉE DE DIFFUSION: 2017
GENRE : Drame, Thriller CHAÎNE DE DIFFUSION : USA Network
[…] DEUX MOTS : Débutée en 2015, et après une pause d’un an depuis la diffusion de sa 3ème saison, la méticuleuse saga Mr. Robot s’achève dans une saison 4 sous tension. Le showrunner, Sam […]