BOARDWALK EMPIRE – saison 1

EN DEUX MOTS : Issu de la célèbre firme HBO, expert en drame criminel et policier, la chaîne américaine dévoile pour la rentrée 2010 Boardwalk Empire, une ambitieuse production avec comme producteur et réalisateur (du pilote) : Martin Scorsese, mythique metteur en scène du genre.

A l’écriture, officiant ici comme showrunner on retrouve Terence Winter ayant fait ses armes sur de nombreux épisodes d’une œuvre culte de la chaîne : The Sopranos. Avec 2 noms pareils associés au projet, HBO à la production, et un pitch ambitieux*, Boardwalk Empire avait tout d’un succès retentissant. 

*’’La chronique sombre et violente du développement d’Atlantic City dans les années 20, lors de l’émergence des premiers casinos dans un climat de Prohibition, qui donnera naissance à la Pègre. Nucky Thompson, le trésorier du parti Républicain -qui dirige la ville- est en réalité celui qui tire toutes les ficelles et qui joue sur plus d’un tableau à la fois pour arriver à ses fins. Argent sale et corruption sont au rendez-vous, en passant par Chicago et New York…’’.

A l’arrivée, ce thriller historique et criminel s’avère solide mais perfectible. Ses différents points techniques regorgent de qualités mais aussi de défauts. A commencer par son casting, dont la tête d’affiche – Steve Buscemi, célèbre habitué du genre, au physique de malfrat – demeure un choix bancal bien qu’audacieux.

Si l’écriture autour de cet homme d’influence s’avère idéalement ambigu, c’est bel et bien le physique ingrat de l’acteur qui freine l’attachement envers cette figure centrale du récit. Peau écaille de lait, voix de crécelle, yeux exorbités, dentition douteuse sont autant de défauts qui coupe le charisme que devrait procurer l’acteur. Toutefois, cela procure un certain réalisme qui l’éloigne des codes du genre.

Le reste du casting s’avère aussi riche que complet pour pallier ce manque, et notamment Michael Pitt qui officie ici comme seconde tête d’affiche dans son destin torturé. Dans sa proposition de personnages iconiques le show n’est pas en reste avec entre autres une Kelly MacDonnald en suffragette irlandaise pleine d’esprit, un Michael Shannon en agent de la prohibition dérangé ou un Michael K. Williams en truand afro-américains charismatique et bien fagoté.

Le rythme s’avère en dent de scie, à l’image de son intrigue qui avance de façon parfois désordonnée. Après une pilote d’1h10 – l’épisode le plus long de la série – la durée oscille entre 50mn et 1h pour 12 épisodes au total. Cette 1ère saison demeure solide en tant qu’introduction à son riche univers, qui flirte avec le registre historique (on y découvre notamment Al Capone (Stephen Graham) jeune).

Pour le reste, Boardwalk Empire dévoile des décors récurrents en intérieur (portés sur la fête et les lumières naturelles) jusqu’à l’emblématique promenade d’Atlantic City qu’elle reproduit en studio. Sans être une claque visuelle, la mise en scène sobre du pilote dirigée par Scorsese est adoptée par la suite par les nombreux réalisateurs.

Une série HBO emblématique mais composée de nombreuses petites faiblesses qui l’éloigne d’autres hits du genre.


MA NOTE : 15/20

CRÉATEUR: Terence Winter

AVEC: Steve Buscemi, Kelly MacDonald, Michael Pitt, Shea Whigham,

Michael Shannon, Aleksa Palladino, Michael Stuhlbarg, Vincent Piazza,

Stephen Graham, Paz de la Huerta, Michael K. Williams, Paul Sparks,

Jack Huston, Anthony Laciura, avec Dabney Coleman, et Gretchen Mol,

mais aussi : Anatol Yusef, Greg Antonacci, Kevin O’Rourke (…)

EPISODES: 12  / Durée : 55mn   ANNÉE DE DIFFUSION: 2010

GENRE : Drame, Thriller, Historique     CHAÎNE : HBO

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