EN DEUX MOTS : Écrit et réalisé par le talentueux réalisateur italien Paolo Sorrentino, The Young Pope est un projet ambitieux porté par des moyens considérables (créateur, chaînes et acteurs de renoms…), bien que toutefois assez discret.
Deux, trois affiches pub, pas de chou médiatique, on pouvait donc s’attendre à une énième intrigue historique banalisée sur un Pape pas comme les autres. Et pourtant, comme son titre l’indique, ce Pape dit ‘’jeune’’ est interprété par le charismatique acteur britannique Jude Law, ponte de sex-appeal au cinéma n’ayant plus rien à prouver.
Dans un premier temps, on imagine déjà mal cet acteur de classe pour jouer la figure suprême du pouvoir catholique et ses 1 milliard de fidèles à l’écoute. Encore une fois, ce charismatique homme de 47 ans se trouve être finalement l’interprète parfait d’un rôle complexe d’homme de pouvoir, irrévérencieux, délicat, fumeur, tyrannique, et diaboliquement charmant !
Il est, sans aucun doute (et naturellement), LE personnage le plus réussi de la série, époustouflant dans chaque chapitre de son histoire et intensément attractif. D’autant que son profil de mal-être n’est dû qu’à l’abandon de sa personne, très jeune, par ses parents. Un thème poncé certes, mais amené avec délicatesse et humour dans la série.
Cependant, là où dans ce genre de production la tête d’affiche écrase généralement le reste du casting Paolo Sorrentino compose une excellente direction secondaire qui parvient à briller chacun à un moment précis durant cette saison. Cela apporte une impression de construction achevée et solide où Diane Keaton, Silvio Orlando, Cécile de France, Javier Camara, ou encore Scott Shepherd seront les instruments idéaux et partisans autour de la figure emblématique et décalée qu’interprète Jude Law.
Possédant plus d’une similarité avec la brillante House of Cards pour son irrévérence envers un sujet sociétal culte, The Young Pope possède également l’aisance de surprendre dans un défilé de scènes mémorables. Et c’est là où la série marque sa différence. Bien que son casting et l’écriture des personnages contribuent en grande partie au meilleur du show, l’ambiance propre au réalisateur est une réussite presque totale.
Il parsème une bande-son fabuleuse et diversifiée, variant de mélodies dramatiques à des morceaux entraînants pop et électro de notre temps, cassant avec le contexte d’une scène d’habillement de cérémonie (exemple avec ‘’I’m sexy and I Know it’’). L’ambiance continue de marquer le coup grâce au cadrage aérien et rigoureux du metteur en scène qui profite de ses décors à tomber pour présenter le Vatican de façon moderne et impériale comme personne.
Finalement, la plus belle surprise de l’année, et de peu la meilleure nouveauté, puise sa force dans le sentiment le plus sincère qui est : l’amour. Chose qu’on n’attendait pas au départ de la série et qui pourtant s’accorde si bien avec l’évolution du nouveau Pape au cours de la saison. Un coup de cœur absolu et tout à fait délicat !
MA NOTE : 17/20
CRÉATEUR: Paolo Sorrentino
AVEC: Jude Law, Diane Keaton, Silvio Orlando, Cécile de France,
Javier Camara, Ludivine Sagnier, Scott Shepherd, Toni Bertorelli,
James Cromwell, Ignazio Oliva, Marcello Romolo, Maurizio Lombardi (…)
ÉPISODES : 10 / Durée : 55mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2016
GENRE : Drame CHAÎNE(S) DE DIFFUSION: Sky / Canal + / HBO