EN DEUX MOTS : Sans se bonifier constamment avec le temps tel un grand cru, la série culte The Sopranos parviendra un maintenir le cap de l’œuvre culte grâce à sa rigueur scénaristique sur près de 90 épisodes. Exceptionnel par année, juste excellent sur d’autres, cette 5ème saison – séparée lors de sa diffusion d’un an et demi comme la précédente – s’avère pour le coup assurément un grand cru.
La série conserve forme, format, rigueur d’écriture et délivre un récit toujours exquis. Ce qui fait la différence durant cette nouvelle saison est sa direction scénaristique qui nous rapproche inexorablement de sa conclusion. Les prémices de la fin, des règlements de compte, l’heure du deuil, et de l’ultime rédemption. La mort n’a jamais été aussi présente et proche.
On retrouve un Tony Soprano (James Gandolfini) en proie aux doutes, à l’anxiété, où : envies, pulsions, et remords se mélangent inlassablement. On pourrait se lasser de cette éternelle décortication mentale de ce chef mafieux très vieille école et pourtant non, car l’intrigue miroite toujours quelque chose de censé autour, sans oublier ses personnages secondaires qui gravitent autour.
Que ses soucis soit d’ordres familial – sa séparation lui faisant plus perdre pied qu’autre chose – ou de celle du business, l’étau se resserre autour de Tony, confrontés à des choix moraux cruciaux. Carmella (Edie Falco) son ex, fait preuve d’une nouvelle partition de choix dans sa tentative d’émancipation, tandis que son Oncle Junior (Dominic Chianese) perd peu à peu la raison, et que les tensions avec son cousin Chris (Michael Imperioli) s’intensifient.
Le retour de son (véritable) cousin – Tony, également – interprété par le formidable Steve Buscemi, après 17 ans de prison contribuera grandement aux meilleurs moments de cette saison, et contrairement aux précédents antagonistes (Livia, Ralph, Richie) le traitement de son personnage de guest amènera cette fois à l’attachement et la compréhension. Une réussite pour un personnage pivot et qui fera le lien entre l’attachement émotionnel de Tony (composé en partie de remords pour une vieille histoire) et la tension des affaires entre les gangsters du New Jersey et ceux de New York.
La guerre froide pour le contrôle d’une des familles de N.Y entre Johnny Sack (Vincent Curatola) et Little Carmine (Ray Abruzzo) sera le principal élément perturbateur, tandis que Tony, pour le bien des affaires, tente tant bien que mal de rester neutre. Une dette de sang plus tard en faveur du redoutable Cpt de Sack – Phil (Frank Vincent) amènera Tony à choisir entre honneur et famille. L’épisode final ‘’respect’’ scellera le sort de Tony B., abattu par Tony lui-même.
Avant cela, et par 2 épisodes exemplaires en tout point 5X5 ‘’Irregular Around the Margins’’ & 5X12 ‘’Long Term Parking’’ la série précipite la chute de l’attachante Adriana (Drea de Matteo) coincée par le F.B.I et qui finira trahie par son bien-aimé, Chris. Et si un semblant de normalité semble réapparaître en fin de saison – dont la réconciliation entre Tony & Carm. – les cadavres s’entassent autour de Tony et ses rêves lui prédisent un avenir aussi incertain que brumeux…
MA NOTE : 17/20
CRÉATEUR: David Chase
AVEC: James Gandolfini, Edie Falco, Michael Imperioli, Tony Sirico,
Lorraine Bracco, Steven Van Zandt, Robert Iler, Jamie-Lynn Sigler,
Dominic Chianese, Drea de Matteo, Aida Turturro, Steve Schirripa,
et Steve Buscemi, Frank Vincent, Vincent Curatola, Ray Abruzzo,
mais aussi : John Ventimiglia, Robert Loggia, Joe Santos, Jerry Adler (…)
ÉPISODES : 13 / Durée: 55mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2004
GENRE : Drame, Thriller CHAÎNE DE DIFFUSION : HBO