THE WIRE – saison 4

EN DEUX MOTS : 2 ans après une troisième saison qui sonne, presque, comme une bonne conclusion, The Wire revient avec une formule toujours plus authentique, tout en gardant son essence de base. Pour autant, on plonge dans un contexte beaucoup plus social cette fois, avec l’évolution de deux personnages aux rôles majeurs (Prez (Jim True-Frost) et Bunny (Robert Wisdom)), précédemment dans le milieu policier puis reconvertis dans l’enseignement entre les saisons 3 et 4, et la période d’un an qui s’est écoulé. 

Ce changement, c’est surtout l’occasion de suivre la vie de 4 jeunes noirs, des quartiers ouest de Baltimore (voir affiche promotionnelle). Mais aussi c’est l’occasion par le co-créateur Ed Burns d’y ajouter une touche personnelle puisque son parcours professionnel demeure identique aux deux évoqués dans le premier paragraphe.

Dans un souci d’authenticité inébranlable, la série continue de livrer des morceaux de vie incisive et criante de vérité (la liaison entre l’école et la vie en dehors), en confrontant toujours plus la réalité difficile d’une jeunesse dans les quartiers, grandissant dans un monde de drogues et de violences.

En contrepartie l’intrigue abandonne quasiment instantanément sa partie charnière (les écoutes et la filature), avec la dissolution de la brigade spéciale. Ainsi les personnages vétérans de Gregs (Sonja Sohn) et Lester (Clarke Peters) sont transférés à la crim’, et ont un rôle amoindri, comme la quasi-totalité de l’équipe.

Plus surprenant encore, le célèbre rôle de McNulty (Dominic West), enquêteur principal et tête d’affiche, est littéralement mis de côté pour une utilisation quasi nulle (son temps à l’écran étant réduit d’au moins 4 fois)… Il est finalement éclipsé par l’ambitieux Carcetti (Aidan Gillen), qui tient le rôle charnier cette saison, notamment en 1ère partie de saison, avec les élections à la mairie, dont il sortira grand vainqueur.

La série continue malgré tout d’explorer sa propre mythologie, en restant fidèle à elle-même et en proposant un large choix d’histoires secondaires réussies, au déroulement plus que sensées. Plus dramatique donc, avec le regard parfois perdu de ces jeunes de banlieue, livrés à eux-mêmes, et la dureté de son contexte (l’exemple concret se compte en perte / une seule majeur : Bodie (J.D. Williams), refroidie de deux balles dans la tête malgré sa loyauté).

Heureusement d’ailleurs qu’on assiste encore à de belles démonstrations de violence entre gangsters, avec, en tête, l’indétrônable Omar (Michael K.Williams), plus burné que jamais. Si, face à lui, le personnage du calme Marlo (Jamie Hector) prend la place de leader du marché, et est largement convaincant de son rôle de jeune caïd, on regrette tout de-même l’ultra charismatique Idris Elba, impossible à égaler.          

Finalement, cette saison, garnie de 13 longs épisodes, manque d’une certaine force, qu’elle a pu aisément dévoiler précédemment, tout en gardant un grand nombre de ses qualités. Même si on assiste à la moins bonne saison de cette saga culte, cela reste un beau moment entre drame social et thriller policier !


MA NOTE : 15.5/20

CRÉATEUR(s): David Simon & Ed Burns (II)

AVEC : Dominic West, Sonja Sohn, Wendell Pierce, Aidan Gillen, Clarke Peters, Andre Royo, Lance Reddick, Robert Wisdom, Jim True-Frost, Deidre Lovejoy, Michael K. Williams, Frankie Faison, 

Jamie Hector, Chad L. Coleman, Seth Gilliam, Domenick Lombardozzi, Reg E. Cathey, Maestro Harrell, Tristan Wilds, Jermaine Crawford, Glynn Turman, Gbenga Akinnagbe, J.D. Williams, et John Doman (…)

 ÉPISODES : 13  / Durée : 58mn    ANNÉE DE DIFFUSION : 2006

GENRE : Policier, Drame  CHAÎNE DE DIFFUSION : HBO

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