TULSA KING – saison 3

Presque un an jour pour jour après la diffusion de sa deuxième saison, Tulsa King revient à la rentrée avec une nouvelle salve de dix épisodes. Cette production estampillée Taylor Sheridan – dont le nom sert davantage de vitrine que de véritable caution créative, puisque le prolifique scénariste ne participe pas à son écriture – tente d’étoffer son univers tout en opérant plusieurs changements, aussi bien devant que derrière la caméra.

Si l’indécrottable Stallone demeure la tête d’affiche (et participe, dans une certaine mesure, à l’écriture), la direction de cette troisième saison a été confiée à un autre habitué du polar télévisé : Dave Erickson. Un choix pas forcément rassurant au vu de ses derniers faits d’armes (Fear the Walking Dead en tête), mais porteur d’un potentiel encore inexploité pour la saga signée Paramount.

Alors que l’empire de Dwight s’étend, ses ennemis et les risques pour son équipe augmentent également. Il doit désormais affronter ses adversaires les plus dangereux à Tulsa : les Dunmire, une puissante famille fortunée qui ne respecte pas les règles traditionnelles, obligeant Dwight à se battre pour protéger sa famille et tout ce qu’il a construit.

Avec quelques ajustements de casting et une intrigue annoncée comme plus intense, on aurait pu croire à un renouveau. À tort. Tulsa King saison 3 conserve les lignes directrices de son polar comique aux tonalités légères – un mélange qui, ici, manque cruellement de tension et de suspense. Son délai de production, particulièrement court, n’en apparaît finalement que moins surprenant.


Feu de niche

Sans être renversante, la position de Dwight – notre tête d’affiche coincée entre deux feux, les fédéraux d’un côté et ses affaires florissantes de l’autre – aurait pu apporter une dynamique intéressante. D’autant que de nouvelles menaces, locales comme new-yorkaises, viennent s’ajouter à l’équation. Ce contexte d’étau qui se resserre n’est hélas jamais réellement probant à l’écran, la série souffrant d’une ligne de suspense quasi inexistante.

Son casting est pourtant suffisamment large pour créer la surprise, avec de nombreux pions déjà en place. Comme mentionné plus haut, quelques changements interviennent au sein de la distribution récurrente : outre ses nouveaux antagonistes – la famille Dunmire (Robert Patrick et Beau Knapp) – cette saison 3 accueille également Bella Heathcote et Kevin Pollak dans des rôles constants, à défaut d’êtres brillants.

Parallèlement, les désormais familiers Bigfoot (Mike ‘Cash Flo’ Walden), Bodie (Chris Caldovino) et Grace (McKenna Quigley Harrington) renforcent les rangs et contribuent à cette notion de “famille élargie”. À l’instar de la guest-star belle gueule Garrett Hedlund, qui campe Mitch, Grace – l’un des rares personnages féminins notables – voit son rôle s’étoffer. Mais le résultat demeure inégal : certains visages disparaissent parfois purement et simplement, comme ceux incarnés par Frank Grillo ou Vincent Piazza.

Ce melting-pot de caractères, aussi prometteur soit-il, n’est jamais pleinement exploité. Les intrigues secondaires manquent d’ampleur et les pistes dramatiques s’épuisent rapidement, quelle que soit la place qui leur est accordée à l’écran. Avec une durée d’épisode plafonnant à une quarantaine de minutes, Tulsa King finit par se remplir d’air. La mise en scène, sans relief, peine à insuffler de l’énergie ; les scènes d’action sont rares, et l’humour, souvent convenu, ne fera sourire que les plus indulgents.


Conclusion

Ainsi, son rythme global pâtit forcément de ses lacunes, malgré un format accessible. La saison ne bénéficie d’aucun véritable rebondissement pour relancer l’intérêt, et ses thèmes éculés – pouvoir, loyauté, trahison, guerre d’influence – donnent l’impression d’un Tulsa King figé, répétant inlassablement ses propres desseins. La série fait du vieux avec du vieux, et commence sérieusement à prendre la poussière.

Cette troisième saison promettait pourtant beaucoup : un caméo attendu de Samuel L. Jackson, futur protagoniste du spin-off Nola King (mais qui arrive sur le tard), et la confirmation d’une quatrième saison avant même sa diffusion. Mais c’est peut-être cette ambition de longévité qui dessert le plus la saga : en voulant bâtir un empire télévisuel, Tulsa King oublie de consolider ce qui faisait sa force première – l’énergie brute d’un Stallone en terrain inconnu.

EN DEUX MOTS : Malgré un univers toujours singulier et la présence de Stallone, Tulsa King saison 3 s’enlise dans une routine sans relief. Son intrigue manque de tension, ses personnages secondaires peinent à exister et sa mise en scène se contente du strict minimum. Paramount semblent miser sur la longévité plutôt que sur la qualité immédiate, au risque d’épuiser un concept qui aurait mérité plus de souffle et de prise de risque.

MA NOTE : 2/5


Points forts

  • Une certaine sympathie pour quelques caractères.
  • Quelques nouveaux visages intéressants (Bella Heathcote, Beau Knapp ou Samuel L. Jackson, tardivement hélas).
  • Le décor atypique de Tulsa et la tonalité mi-polar mi-comédie, encore identifiable.

Points faibles

  • Intrigue principale sans véritable suspense ni enjeux forts.
  • Rythme global trop plat et manque de rebondissements.
  • Mise en scène pauvre, sans énergie ni tension dramatique.
  • Scènes d’action rares et humoristiques mal dosées.
  • Personnages secondaires sous-exploités ou écartés sans cohérence.
  • Ton de la série trop léger pour son sujet criminel.
  • Thématiques recyclées (pouvoir, trahison, loyauté) sans nouveauté.
  • Impression générale d’un projet produit à la chaîne, sans vision créative.

Les crédits

CRÉATEUR : Taylor Sheridan

AVEC : Sylvester Stallone…, Jay Will, Martin Starr, Annabella Sciorra, Neal McDonough, Robert Patrick, Beau Knapp, Kevin Pollak,

Bella Heathcote, Frank Grillo, Vincent Piazza, McKenna Quigley Harrington, Chris Caldovino, Mike ‘Cash Flo’ Walden, avec Garrett Hedlund, et Dana Delany,

spécial guest star : Samuel L. Jackson, mais aussi : James Russo, Scarlet Rose Stallone, Dallas Roberts, Michael Beach, Tim Guinee (…)

ÉPISODES : 10 / Durée moyenne : 40mn / DIFFUSION : 2025 / CHAÎNE : Paramount+

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