
Le blockbuster d’auteur qui marie spectacle et profondeur
🎙️ Aujourd’hui, on parle d’un des films les plus attendus de l’année : Une bataille après l’autre, le nouveau long-métrage de Paul Thomas Anderson. Après des chefs-d’œuvre comme Magnolia, There Will Be Blood ou encore Licorice Pizza, le réalisateur américain revient avec son projet le plus ambitieux à ce jour, un mélange explosif de thriller, de comédie et de satire politique.
Le film marque surtout sa première collaboration avec Leonardo DiCaprio, qui incarne Bob Ferguson, un ancien révolutionnaire rattrapé par son passé et confronté au retour de son vieil ennemi.
Tourné entre la Californie et le Texas, avec un budget colossal estimé entre 130 et 175 millions de dollars, c’est tout simplement le film le plus coûteux de la carrière d’Anderson. La musique est, comme toujours, signée par son collaborateur de longue date, Jonny Greenwood de Radiohead. Le résultat : une fresque de près de trois heures, qui promet autant d’intensité que de folie visuelle et narrative.
Prévu pour une sortie mondiale en septembre 2025 (le 24 chez nous, le 26 aux États-Unis), Une bataille après l’autre s’annonce comme un événement cinématographique majeur, à la croisée du spectacle grand public et de l’univers si singulier de Paul Thomas Anderson.

Ma critique en PODCAST :
Ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque, Bob vit en marge de la société, avec sa fille Willa, indépendante et pleine de ressources. Quand son ennemi juré refait surface après 16 ans et que Willa disparaît, Bob remue ciel et terre pour la retrouver, affrontant pour la première fois les conséquences de son passé…
Avis critique (subjectif)
Alors oui, l’intrigue nous vend le parcours cabossé de Bob Ferguson, ancien révolutionnaire qui voit ressurgir son passé après des années d’errance. Mais Une bataille après l’autre, c’est évidemment bien plus que ça. Sa durée – près de trois heures – n’est pas un simple effet de style. Paul Thomas Anderson choisit une narration linéaire, sans flash-back, pour dresser une véritable fable conséquente.
La première partie, qui dure presque trois quarts d’heure, est franchement éblouissante et bien à part du reste du film. C’est une succession de plans virtuoses qui nous immerge dans le quotidien d’un groupe de révolutionnaires.

Alors oui, DiCaprio attire l’attention, mais c’est surtout l’artiste Teyana Taylor qui crève l’écran avec une présence réellement magnétique. Face à eux, Paul Thomas Anderson construit un antagoniste impressionnant en la personne de Sean Penn, glaçant dans le rôle d’un militaire frigide, mais plein de contradictions. Son jeu physique, de sa posture à ses moindres mimiques, force l’admiration.

Autour de ce trio, on retrouve un casting resserré mais brillant : Benicio del Toro et Regina Hall en guest de luxe – mais hélas pas grand-chose de plus (même si j’ai adoré le premier), – et surtout Chase Infiniti, qui interprète la fille de Bob. Loin du cliché de l’ado en crise, elle dégage une maturité surprenante qui contrebalance parfaitement le côté borderline et parfois puéril de son père.
🎥 Entre satire politique et fresque épique
C’est cette dynamique père-fille qui donne son souffle au récit. Le film prend alors la forme d’une course-poursuite de deux heures, émaillée de situations cocasses, de péripéties et sans vrai temps morts. (où se mêlent thriller survitaminé et satire politique acérée.) Anderson y aborde frontalement des thèmes comme l’immigration, le suprémacisme blanc, et l’héritage des luttes passées. L’image fantasque, mais réaliste de l’ère Trump.
Et là encore, il impressionne par sa mise en scène. Après une filmographie déjà riche, il déploie ici une maturité incroyable, aidé par un budget colossal et des choix visuels grandioses – ses allures de western (dont une course-poursuite mémorable), formats IMAX et VistaVision, tout est pensé pour donner au film une ampleur épique. La musique de Jonny Greenwood, entre tension et lyrisme, accompagne magnifiquement les moments dramatiques comme les séquences d’action, même si c’est dans ses grands moments épiques qu’elle m’a le plus convaincu.

Certes, le film est vendu comme un grand film d’action, mais ce serait réducteur et un peu mensonger. Une bataille après l’autre est bien plus : une fresque sur l’Amérique, sur la transmission entre générations, sur la confrontation entre idéaux et réalités. Sous une dynamique d’action constante, d’empressement qui fait qu’on ne s’ennui jamais. Une œuvre cynique parfois, pragmatique souvent, mais qui laisse malgré tout entrevoir une note d’espoir.
En clair
Les critiques ne s’y trompent pas : une note hallucinante de 4,7/5 côté presse (pour plus de 40 critiques, c’est colossal), et un solide 4/5 côté spectateurs. Personnellement, je rejoins plus le public, c’est rare. Ce film n’a pas été une claque absolue pour moi, mais il reste un grand film de cinéma. Un film inventif, drôle, surprenant, qui confirme que la rencontre entre Paul Thomas Anderson et Leonardo DiCaprio est un événement. Autant pour l’un, que pour l’autre.
Bref, Une bataille après l’autre s’impose déjà comme un classique moderne, un film où la grandeur du spectacle rencontre l’intimité du cinéma d’auteur. Et ça, c’est beaucoup plus rare qu’on ne le croit.

EN DEUX MOTS : Avec Une bataille après l’autre, Paul Thomas Anderson signe une fresque ambitieuse et colossale qui marie spectacle grand public et cinéma d’auteur avec une rare fluidité. Le film impressionne par son ampleur visuelle, son casting habité, et cette relation père-fille loin des standards du genre.
Entre satire politique mordante, moments intimes et virtuosité de mise en scène, le cinéaste prouve une nouvelle fois qu’il fait partie des grands du métier, tout en affirmant une maturité artistique impressionnante. Ce n’est peut-être pas une gifle totale pour ma part, mais c’est assurément un grand film de cinéma, inventif, drôle, surprenant, et qui s’impose déjà comme un classique moderne.
MA NOTE : 16/20

Les crédits
RÉALISATION & SCÉNARIO : Paul Thomas Anderson
AVEC : Leonardo DiCaprio, Sean Penn, Benicio del Toro, Regina Hall, Teyana Taylor, et Chase Infiniti (…)
DURÉE : 2h42 / SORTIE (France) : 24 Sept. 2025