The Plague (Festival de Deauville 2025)

EN DEUX MOTS : Trop rare candidat intrigant au sein de la Compétition, le mystérieux The Plague dispose d’un titre assez commun, au sens explicite du terme et pourtant le film semble loin d’être banal. En premier lieu y réside la présence certaine de Joel Edgerton, intense acteur australien au milieu d’un casting adolescent inconnu. (présent d’ailleurs cette année pour un Deauville Talent Award). Et bien que son réalisateur Charlie Polinger soit encore inconnu, lui aussi, son film a suffisamment attirer l’attention pour que le prochain soit produit d’office par le studio qualitatif A24.

Une attention méritée ? En partie oui, même si la démonstration n’est pas tout à fait parfaite aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, ce 6e film présenté est à nouveau un premier film, écrit cette fois par le metteur en scène. Une cohérence qui a du bon, notamment pour un cinéaste aussi prometteur, présent cette année à Cannes dans la section Un Certain Regard.

À l'occasion de la 51e édition du Festival du cinéma Américain de Deauville, retour sur quelques séances et films inédits projetés durant l'événement. 
En l'occurrence ici le : 6e film de la compétition projeté le lundi 08 septembre.

À mi-chemin entre le drame horrifique (de façon métaphorique) et psychologique, The Plague s’appuie sur un suspense plutôt malin et sur notre subconscient.

Dans un camp de water-polo pour gar­çons, un ado­les­cent de douze ans est mar­gi­na­li­sé par ses cama­rades selon une tra­di­tion cruelle qui veut que l’un d’eux soit dit por­teur d’une mala­die qu’ils appellent « La Peste ». À mesure que la fron­tière entre le jeu et la réa­li­té s’estompe, il com­mence à craindre que cette blague ne cache quelque chose de bien réel.

Bully Plague

L’ambiance est dès lors primordiale et se révèle comme une véritable force du film. (celle-ci étant merveilleusement appuyée par la musique intense de Ste­phen Feigenbaum). La mise en scène vaut toutefois moins pour ses différentes focales et ses différents gros plans sur ses adolescents en effervescence que sur quelques magnifiques plans en sous-marin. Mais c’est par son atmosphère singulière que le film parvient à se démarquer.

En plaçant son regard sur le petit nouveau un peu anxieux et empathique (Everett Blunk), le cinéaste allie la découverte d’un monde adolescent sans scrupules à celle d’une menace invisible. Pour cela, il conjugue des profils indispensable même si farouchement commun. À savoir le « bully » et le « weerdo« . Le premier est une tête à claques sans nom et le second une révélation et un atout comique quasi-insoupçonné.

Dommage que face à eux le profil de notre adolescent tourmenté manque d’identité, d’autant que le reste du casting est de connivence. On peut d’ailleurs regretter le manque de présence et d’intérêt de l’acteur Joel Edgerton qui est pourtant éblouissant de naturel ici en figure masculine impuissante. The Plague souffre à terme d’un rythme un peu pénalisant malgré un sujet bien creusé, et ce car il s’avère avare en véritable rebondissement. (Tout comme sa partie body-horror est finalement peu exploité).

Dans sa finalité, si le film traite admirablement du harcèlement et sous une forme qui tutoie les genres, sa démonstration ne semble pas totale. En revanche, si la mise en scène de Charlie Polinger ne possède pour l’instant que des élans de génie, nul doute qu’avec davantage de moyens le cinéaste pourra réellement se démarquer. Ce qui s’avère très encourageant pour son film à venir, déjà en tournage en Australie.


MA NOTE : 14/20

Les crédits

De Charlie Polinger
Année : 2025
Durée : 95 min
Avec : Everett Blunk, Kayo Martin, Kenny Rasmussen et Joel Edgerton
Nationalité : États-Unis

Scé­na­rio : Char­lie Polinger
Direc­teur de la pho­to : Ste­ven Breckon
Musique : Ste­phen Feigenbaum
Mon­tage : Simon Njoo, Hen­ry Hayes

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