Omaha (Festival de Deauville 2025)

EN DEUX MOTS : Des courts-métrages au long, il n’y a parfois qu’un pas. Grand habitué du format court, le réalisateur inconnu Cole Webley livre ainsi Omaha, une petite œuvre intimiste suivant une famille en voiture à travers les États-Unis. Loin de la comédie douce-amère, et sous le point de vue de ses différents membres, dont un père esseulé, ce drame relativement court (tout de même) illustre un combat intérieur au plus près de la réalité.

À l'occasion de la 51e édition du Festival du cinéma Américain de Deauville, retour sur quelques séances et films inédits projetés durant l'événement. 
En l'occurrence ici le : 2e film de la compétition projeté le samedi 06 septembre. (et que j'ai vu en séance différée le dim. 07).

Rescapé du célèbre festival de Sundance, où il a été présenté en janvier de cette année, ce 2e film de la Compétition est comme bien d’autres films du même acabit : un sérieux prétendant pour le haut du palmarès. Et si le jeune réalisateur n’a pas signé le scénario ici, son œuvre n’en demeure pas moins résolument intime dans son traitement. Quitte à pouvoir laisser le spectateur sur la banquette.

Suite à la sai­sie de leur mai­son, Ella et son frère Char­lie, sont réveillés par leur père et embar­qués dans un road trip à tra­vers le pays, décou­vrant un monde incon­nu. Au fil de leur aven­ture, Ella com­mence à com­prendre que les appa­rences sont peut-être trompeuses

La route de l’au revoir.

Sous un procédé simple Cole Webley ne favorise pas le mouvement de sa caméra au même titre que celui, quasi-continue, de ses personnages. Ainsi, il pose régulièrement sa caméra en plan fixe afin de favoriser le désarroi de ses personnages. Et clairement, hormis l’insouciance de l’intrépide petit dernier (Wyatt Solis), sa caméra capte avant tout la détresse d’un père (John Magaro) avare en parole et en sourire, ainsi que celui de sa fille aînée (Molly Belle Wright, belle révélation), loin d’être dupe sur la situation.

En laissant volontairement dans le brouillard le spectateur quant à la destination de ce road trip, le réalisateur (et son scénariste Robert Machoian) favorise la simplicité de la situation, mais aussi le combat intérieur qui anime ses figures centrales.

En se resserrant volontairement sur ses 3 membres (sans inclure un brave toutou dans l’équation) le film étouffe tout de même légèrement son sujet. Et ce, malgré une dynamique d’aventure en mouvement encore une fois. L’attrait des petits riens qui s’accordent involontairement à un sentiment de répétition qui devient lassant malgré sa courte durée. Ce faisant, malgré la justesse de son clap de fin, Omaha est loin de m’avoir transporté et encore moins bousculé. Hélas.


MA NOTE : 13/20

Les crédits

De : Cole Webley
Année : 2025
Durée : 83 min
Avec : John Magaro, Molly Belle Wright, Wyatt Solis, Talia Balsam, Rachel Alig
Nationalité : États-Unis

Scé­na­rio : Robert Machoian
Direc­teur de la pho­to­gra­phie : Paul Meyers
Musique : Chris­to­pher Bear
Mon­tage : Jai Shukla

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