
EN DEUX MOTS : Si les petits films sont légion au sein de la Compétition, au même titre que les premiers films, The New West coche ses deux cases. En plus de s’imprégner d’une aura qui représente bel et bien l’Amérique, de sa grandeur à son immense platitude qui s’étend à l’horizon.

À l'occasion de la 51e édition du Festival du cinéma Américain de Deauville, retour sur quelques séances et films inédits projetés durant l'événement.
En l'occurrence ici le : 1er film de la compétition projeté le samedi 06 septembre. (et que j'ai vu en séance différée le dim. 07).
Ainsi, pour le premier film de la Compétition, mais aussi le premier d’un quintette féminin en son sein cette année et parallèlement pour le premier pour sa jeune réalisatrice, ce drame fait preuve d’une belle maturité artistique (à défaut de purement technique sur la longueur) et fait foi d’une démonstration authentique.
Tabatha vit dans son ranch au cœur des Badlands, les grandes plaines du Dakota du Sud. Malgré des difficultés personnelles et financières, elle accueille des adolescents rebelles et leur transmet sa passion pour les chevaux, qu’elle dresse avec eux, leur enseignant la magie et la grâce du rodéo. Ensemble, ils réinventent l’Ouest américain.
Dompter les Badlands sur TikTok.
Et pour preuve, Kate Beecroft accouche d’une mise en scène vivante et qui capture à la fois son environnement et les protagonistes qui le composent. Adepte du casting sauvage et des prises de vues empreintes de réalisme, son film se compose ainsi (principalement) d’interprètes non-professionnelles comme en témoigne son duo mère-fille (Tabatha & Porshia Zimiga) au centre du récit. Mais aussi les nombreux intervenants à leurs côtés. (et principalement au sein du ranch).
On peut toutefois compter sur les présences d’une Jennifer Ehle absolument méconnaissable et d’un Scoot McNairy aux projets toujours plus variés pour apporter plus de familiarités à l’écran. Et dans des rôles bien peaufinés. Bien que, de façon objective, son casting local n’est pas à rougir de son jeu, aussi empreint de naturel soit-il.
En posant sa caméra dans les Badlands, Kate Beecroft laisse assurément sa troupe de comédiens en terrain familier. Mais plus important encore elle parvient à capter cette étendue sauvage avec une certaine poésie. Une caractéristique assez commune aux premiers films sensoriels et poétique malgré la dureté et l’authenticité de la situation qu’elle présente. Ici, il s’agit de la plus grande force de cette petite œuvre : s’imprégner du réel, qui mélange une jeunesse fracturé, domptage de chevaux sauvages et génération TikTok.

Un premier film qui a tous les atouts de l’amour sincère de son sujet, et tous les défauts d’un manque de maturité (notamment dans sa structure) qui l’empêche d’atteindre des sommets.
MA NOTE : 14.5/20

Les crédits
De : Kate Beecroft
Année : 2025
Durée : 97 min
Avec : Porshia Zimiga, Tabatha Zimiga, avec Scoot McNairy, et Jennifer Ehle
Nationalité : États-Unis
Scénario : Kate Beecroft
Directeur de la photographie : Austin Shelton
Musique : Lukas Frank, Daniel Meyer‑O’keeffe
Montage : Jennifer Vecchiarello