
EN DEUX MOTS : En Avril 2020, la série Gangs of London se dévoilait comme un show d’action imparfait, mais diablement bien trousser et qui plus est, bigrement ultra-violent. Dans le bon sens du terme. Deux bonnes années après, sa suite revenait sous couvert, en partie, d’une nouvelle équipe, pour un résultat beaucoup moins tranchant. La volonté était bel et bien présente, mais le talent d’exécution, non.
Et voilà que 5 ans précisément après son commencement, la série British et bourrine fais son retour avec une troisième aventure. Cette fois, scénaristes et réalisateurs ont été entièrement renouvelé, mais sa formule reste la même. Tout comme sa distribution répond présent et se complète même de nouvelles têtes.

Elliot, ancien policier infiltré devenu gangster, oeuvre désormais aux côtés des Dumanis, mais leurs affaires sont menacées quand leur cargaison de cocaïne est trafiquée entraînant la mort de centaines de personnes à Londres.
Alors que le chaos engendré attire l’attention des autorités, les gangs de Londres sont plus que jamais sous pression. Les répercussions – personnelles et professionnelles – auront des conséquences dévastatrices pour chacun, que ce soit les Wallace, Luan, Lale ou les gangs. Cette attaque ciblée n’est que la première d’une longue série. Qui l’a commanditée et pourquoi ?

Ainsi, même si la saga Gangs of London à largement perdu en gamme, son concept salvateur prédomine et a suffi pour la lancer sur de nouveaux rails. Reste à savoir si ces derniers sont aussi performants que les premiers ou plus rouillés, à l’image des seconds ? Sans surprise, et au vu de son équipe technique Gangs of London 3 a bien plus de caractéristiques communes avec sa saison 2, qu’avec son aventure introductive.
C’est-à-dire qu’elle se compose : d’un début de saison meurtrier, d’une intrigue rafistolée et parfois incongru, d’une continuité qui rabat les cartes ou encore d’une action généreuse, mais peu inventive.
Cela rend tel pour autant mauvaise cette saison ? Non, car sa distribution demeure aussi large que cohérente et sa formule dispose d’une certaine efficacité. En revanche, niveau finesse et pour un spectacle qui marque la rétine, Gangs of London a définitivement perdu ses attraits de charme. Pire encore, son intrigue a le mauvais sens de se prendre trop au sérieux…

Une conspiration pour les contrôler manipuler tous…
Malgré ses nombreuses lacunes et imperfections, cette nouvelle saison dispose, tout de même, d’une certaine cohérence dans sa réalisation. (puisque 3 réalisateurs s’occupent de la mise en image des 8 nouveaux épisodes.) Alors certes, ses plans-séquences (qu’ils soient vrais comme faux) ne courent pas les rues et ses gerbes d’hémoglobine transpirent les CGI grossiers, mais l’enveloppe de la saison tient la route.
De plus, dans un souci d’efficience, les durées d’épisodes ont été majoritairement raccourcies à 45 minutes. Ce qui apporte un rythme plus cohérent, lui aussi, à l’ensemble. Enfin, sa distribution s’entoure ainsi de ses fidèles récurrents, qu’elle exploite, plus ou moins, de façon équitable, tandis que quelques visages familiers complètent cette panoplie d’anti-héros.


En premier lieu, c’est l’athlétique Britannique Andrew Koji (Warrior) qui tient la position de principal antagoniste et adversaire de poids. Notamment quand l’intrigue lui rafistole un passé commun (aussi mauvais soit-il) avec notre tête d’affiche torturé (Sope Dirisu).
Cette arrivée « comme un cheveu sur la soupe », on peut l’appliquer à ces 2 autres principaux et nouveaux profils : Cornelius (Richard Dormer), le frère indomptable de Marian Wallace (Michelle Fairley) ou la peu commune Simone Thearle (T’Nia Miller) en Maire de Londres cocaïnomane. Et comme le déroulement de sa saison va également nous le prouver, Gangs of London 3 dispose d’un manque de cohérence et d’originalité flagrante. Contrairement à son efficacité relative.


…Sauf son public, non ?
Ainsi, c’est autour de sa problématique de conspiration en interne que cette saison va s’articuler. Et créer une zizanie et différents contentieux entre les gangs de Londres. Qu’il s’agisse des Wallace, Dumani, Albanais ou Kurdes, la série alimente les querelles entre ces personnages. Et le tout, afin de maintenir sa ligne de suspense au mieux.
Pourtant, qu’il s’agisse de la fuite de Sean (Joe Cole), de sa première grosse scène d’action dans l’église (qui boucle sa première moitié de saison), ou encore du calvaire de Lale (Narges Rashidi) dans l’épisode suivant, son récit demeure la principale faiblesse du show. Pourquoi ? Parce que, peut-être malgré lui, il fait justement preuve d’une ligne de suspense (quasiment) inexistante. (Et dispose, aussi, d’éléments tape à l’œil kitch (cet étranglement avec un cordon ombilical quand même…)).


Son début de saison prouve ce manque de force et de cohérence avec l’évincement d’un caractère central de son univers, après un déroulement criard et attendu. Et ce, malgré un intitulé qui prône que « n’importe qui peut tomber… ». Encore une fois, cette saison 3 manque d’originalité, de cohérence, mais pas de rythme, au moins. Même si certains épisodes étirent clairement ses situations de suspense.
Le point positif qui la distingue de sa seconde salve réside dans ses quelques rebondissements meurtriers, plus nombreux. Son intitulé n’étant finalement pas si mensonger. Sa deuxième partie de saison lève alors le voile sur sa vaste conspiration et révélant par la même occasion les faux-semblants et motivations de chacun. Tandis que son final, lui, boucle son intrigue, mais ouvre la voie sur une suite.


Conclusion
En s’achevant sur un ultime cliffhanger, et en amenant un nouveau visage très appréciable sur le devant de la scène – Janet McTeer – son dernier épisode ne manque ainsi pas d’ambition. Toutefois, ce dernier chapitre a aussi prouvé que son intrigue multiplier ses fameux rafistolages scénaristiques, de manière parfois inconsistants. Faisant régulièrement volte-face dans l’image que renvoient ses personnages, mais surtout en révélant des incohérences narratives agaçantes dans leurs parcours.
Gangs of London 3 navigue ainsi sur une ligne de cohésion en dents de scie. Plutôt haute pour sa distribution et son envie d’action, et plutôt basse dans ses rafistolages scénaristiques et ses attraits techniques tapageurs. De là à dire que je ne visionnerais pas avec un certain plaisir sa suite – attendue ? Non, bien au contraire.
Les + :
- Le retour de sa distribution récurrente, plus quelques nouveaux visages idéals.
- Un rythme global qui fonctionne plutôt bien malgré ses errances d’écriture, et notamment grâce à son format idéal. (8x45mn)
- Une réalisation et des scènes d’action très correcte et qui ne multiplie pas les réalisateurs.
- Une intrigue plus meurtrière envers son casting récurent.
- Une certaine ambition pour la suite.
Les – :
- Une intrigue et des rebondissements globalement attendus.
- Quelques situations étendues inutilement, et qui font office de remplissage.
- Quelques effets techniques de mauvais goût ou de mauvaises factures.
- Un rafistolage sur le passé de ses personnages de mauvais goût.
MA NOTE : 14/20

Les crédits
CRÉATEURS : Gareth Evans & Matt Flanery
AVEC : Sope Dirisu…, Michelle Fairley…, Lucian Msamati, Pippa Bennett-Warner, Narges Rashida, Andrew Koji, Brian Vernel,
T’Nia Miller, Orli Shuka, Jasmine Armando, Richard Dormer, Fady Elsayed, Sebastian Armesto, Asif Raza Mir, et Joe Cole (…)
ÉPISODES : 8 / Durée moyenne : 45mn / DIFFUSION : 2025 / CHAÎNE : Sky