SING SING (Festival de Deauville 2024)

EN DEUX MOTS : pur film de festival, SING SING s’inscrit dans la lignée des drames qui ont leurs places dans la compétition. De son sujet universel à son choc des cultures, ce drame, empli d’espoir, gravite sur deux éléments prédominant aux États-Unis : sa population afro-américaine et sa vie carcérale.

Incar­cé­ré à la pri­son de Sing Sing pour un crime qu’il n’a pas com­mis, Divine G se consacre corps et âme à l’atelier théâtre réser­vé aux déte­nus. À la sur­prise géné­rale, l’un des caïds du péni­ten­cier, Divine Eye se pré­sente aux auditions… 

S’il est le premier film de la compétition à être présenté, mais pas le premier pour son réalisateur, SING SING demeure une œuvre intemporelle et empreint de réalisme. Et qui plus est, affublée d’une bonne réputation sur le sol américain. (Après son passage dans différents festivals (le film datant de 2023)). Un candidat idéal au prix du public qui mérite largement qu’on s’y attarde.

Dans le cadre du 50ème festival du cinéma américain de Deauville, retour sur quelques films que j'ai eu l'occasion de voir durant l'événement. Cette fois, le vendredi 13 septembre 2024. 
Ici, le premier film de la compétition, mais que j'ai bien évidemment vu en séance différée.

« Beloved« . Beloved.

Sous sa durée raisonnable (1h46) et mené par la révélation tardive – le superbe Colman Domingo – le film chapeauté par Greg Kwedar avait beaucoup d’atouts pour plaire. (Celui-ci est également producteur et co-scénariste). À l’arrivée, la magie simple d’un drame en milieu hostile, mais teinté d’espoir, opère sans aucun doute. Mais loin des productions tire larme classique (il s’agit pourtant d’un film Metropolitan, même si son esthétisme laisse entendre le contraire) SING SING nous fait chanter la chanson de l’espoir et de l’union.

Sous une caméra resserrée, avec du grain sur l’image et par le biais de divers prisonniers affublés de différents costumes, SING SING nous plonge dans un autre monde que la prison de haute sécurité qui donne son nom au film. Aux abords de l’Hudson. Volonté du réalisateur, ou pas, son film ne transpire pas de la violence carcéral qu’on connaît, mais s’intéresse exclusivement à ses hommes en quêtes de rédemption.

Le personnage incarné par le charismatique Colman Domingo, Divine G, en est tout suite le pivot. Cultivé, altruiste, pragmatique et respectueux. Pour alimenter cette différence ou une certaine forme d’opposition, le profil du nouveau venu Divine Eye (dans son propre rôle) demeure indispensable. D’abord réticent, méfiant, à la limite de cette violence physique jamais retranscrite à l’écran. Si son amitié avec la tête d’affiche ne crève pas l’écran, son parcours à bien plus de tact dans sa finalité.

SING SING est ainsi traversé d’un réalisme dans lequel découle sa plus grande force. Celle de ses mots, celle de ses caractères qui débordent de passion. Jamais racoleur, sans prouesses visuels et d’un rythme linéaire, ce drame se démarque par sa force naturelle. Ainsi que ses lueurs d’optimisme. Parmi lesquels brille son casting amateur et qui résonne d’un humour fraternel.

CONCLUSION

SING SING demeure mon coup de cœur de la compétition. De plus, sa sortie est prévue en salles pour fin janvier, en début d’année prochaine. Comme le dit l’adage un peu culcul « il n’est jamais trop tard ». Dans le cas présent, pour faire écho à une phrase de Benjamin Button, « il n’est jamais trop tôt« . Pour apprendre, où citer du Hamlet dans une prison de haute sécurité, par exemple.


Les + :

  • Un magnifique drame qui évite tous les pièges des productions tire-larme. Avec de l’humour et une foi quasi-documentaire dans son œuvre.
  • Sans aucune fulgurance dans son montage ou sa mise en scène, Greg Kwedar délivre pourtant une parenthèse surréaliste dans le milieu carcéral. Y réside vraiment l’espoir dans sa forme la plus pure.
  • Au milieu d’une formidable distribution « amateure », la révélation de Fear T.W.D, Colman Domingo s’avère aussi parfait que pondéré. Un pilier craquelé, mais jamais brisé.

Les – :

  • La très grande simplicité et linéarité du film peuvent lui faire défaut.
  • Contrairement au lien qui unit Divine G à Mike Mike, l’amitié naissante de la tête d’affiche avec le caïd Divine Eye manque de présence à l’écran. Dommage.

MA NOTE : 15/20

Les crédits

RÉALISATION : Greg Kwedar / SCÉNARIO : Greg Kwedar & Clint Bentley

AVEC : Colman Domingo, Clarence “Divine Eye” Maclin, Sean San Jose, Paul Raci, David “Dap” Giraudy, Patrick “Preme” Griffin, Mosi Eagle (…)

DURÉE : 1h46 / DIFFUSION (Festival) : 07 septembre 2024

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