SLOW HORSES – saison 4

EN DEUX MOTS : Et déjà de 4 pour l’une des séries phares du catalogue Apple TV+. Seulement lancé en 2022, et séparé souvent de moins d’un an entre ses aventures, SLOW HORSES vient ponctuer notre rentrée dans une nouvelle salve salvatrice de 6 épisodes peu encombrants. Une formule qui mélange différents styles de l’espionnage moderne et une distribution croustillante. Ils demeurent les atouts d’une série qui commence à se faire un nom dans le milieu.

Charme et irrévérence à l’anglaise, la série est toujours vaillamment écrite par son showrunner qui use des meilleurs outils narratif du genre. Ainsi, après une fin de saison explosive, celui-ci prend naturellement le contre-pied via de nouveaux mystères et ses faux-semblants. Le résultat et sans appel car toujours ultra efficace dans sa démonstration.

Une explosion laissant échapper des secrets personnels ébranle les fondations déjà instable de Slough House.

En réalité, à force de tutoyé l’efficacité dans sa simplicité la plus décomplexée, il semblerait que SLOW HORSES soit devenue un incontournable du petit écran. Une récréation devenue une (petite) obsession pour son gage de qualité récurrent. Cette saison 4 signe t’elle l’avènement du meilleur divertissement de ces dernières années ? Oui. Mais, il y a un (petit) mais…

L’espion en âge.

On ne change pas une formule qui gagne, mais on peut la peaufiner. En peu de temps, et dans un format balisé et pourtant superbement exploité pour son rythme et sa narration, SLOW HORSES est un cheval qui débute bien, trottine gentiment et accélère jusqu’à la victoire. À titre de comparaison, ses trois saisons précédentes étaient ainsi construites et gagnées peu à peu en qualité.

Mais aujourd’hui, cette formule mériterait peut-être d’imploser pour mieux se reconstruire. Pour preuve, malgré son charme fou, SLOW HORSES 4 ne surprend guère dans sa démonstration. Quitte à, au passage, laisser quelques personnages secondaires de côté.

La série conserve, dans tous les cas, toujours brillamment ses plus beaux atouts. À savoir sa narration simple et efficace dans laquelle circule ses personnages perfectibles et délectables. Son premier épisode donne le ton, comme toujours. Cette aventure se concentre sur Londres, comme souvent, mais n’exclut pas un joli détour par la France. Cocorico.

Lamb (Gary Oldman), quant à lui, atteint un magnifique paroxysme entre répugnance et détachement émotionnel insondable. Un vieux briscard qui cache bien son jeu et fait de son profil dégueulasse un atout majeur. Pour un homme de terrain sans vergogne, aux tirades salées et absolument délectables pour le téléspectateur. Le meilleur exemple de la série sur son gage de qualité, pour un acteur de renom dans un petit rôle décidément devenu grand.

Bande de nazes.

Face à lui, ou plutôt parallèlement, l’attachant River (Jack Lowden) déborde de charme. Là ou le scénario se montre en premier lieu imprévisible. L’une de ses plus grandes forces qui multiplie les rebondissements en tous genres pour nous accrocher. Et comme son sarcasme déborde de ses multiples profils, le scénario rend enfin hommage en caractère pragmatique de la formidable Diana Taverner (Kristin Scott Thomas, plus élégante et glaciale que jamais).

Le meilleur exemple de son caractère dévastateur s’effectue dans son échange récurrent face à l’incompétence du successeur mal assuré du « premier bureau » (James Callis). Une démonstration absolument croustillante des failles administratives qui subsistent même au sein d’une institution telle que le M.I.5. D’ailleurs, cette nouvelle saison brille de nouveaux seconds rôles tout aussi réussi que ses récurrents. C’est par exemple le cas avec deux nouveaux membres aussi différents qu’atypiques à la Slough House (Tom Brooke / Joanna Scanlan) ou de la remplaçante de Duffy (Ruth Bradley).

Néanmoins, c’est le visage spécifique d’Hugo Weaving qui marque le plus cette saison en guest de choix. Un antagoniste un brin en retrait toutefois durant la première moitié de saison, mais dont l’aura de l’éternel et détestable agent Smith de Matrix rappelle combien on adore le détester. Surtout dans cette démonstration d’impitoyable meneur d’hommes. En somme, un méchant tout trouvé.

Jonathan Pryce, présent depuis la première saison, est enfin (et également) au cœur des tribulations de cette nouvelle histoire. (comme le suggère l’affiche promotionnelle). De quoi (enfin, encore) lever le voile sur des événements teasé depuis le commencement de la saga d’espionnage, mais aussi accroître cette vision d’ancienne légende du service enclin à la dégénérescence.

CONCLUSION

Cette quatrième saison s’achève comme à son habitude avec une grande efficacité. Avec toujours des cadavres semés sur son passage, et même une petite mélancolie pour boucler le tout. Déjà renouvelée depuis la fin de la saison précédente, la saga d’espionnage se dote d’une suite déjà toute tracée.

Atteindra telle l’excellence cette fois ? C’est possible, au vu de sa nouvelle bande-annonce on a déjà très hâte d’y retourner. Quoiqu’il en soit, sa saison 4 aura été marqué par une distribution exemplaire et une efficience relative. Un plaisir immédiat.


Les + :

  • Une nouvelle intrigue entraînante, relevé par quelques rebondissements efficace, dans un rythme idéal.
  • Gary Oldman au sommet de l’art : Jackson Lamb. Un personnage toujours plus dégueulasse et décomplexé, mais pourtant si fascinant et talentueux.
  • La meilleure distribution d’ensemble depuis sa première saison. Jack Lowden et Kristin Scott Thomas sont au top, ses guests également, tout comme son large casting secondaire.
  • Parmi celui-ci, ses nouveaux visages sont absolument géniaux. Mentions au mutique Tom Brooke, la charmante Ruth Bradley ou le mal assuré James Callis.
  • Les meilleures révélations sur le passé de sa saga d’espionnage jusqu’à présent.
  • L’efficacité de son final, qui parvient toujours à faire rire même au cœur de l’action. Aussi funeste soit-elle.

Les – :

  • Une formule qui à prouver son efficacité par 4 fois, mais dont le renouvellement pourrait être bénéfique pour la suite.
  • Avec sa plus large (et meilleure) distribution jusqu’alors (et son format condensé) l’intrigue en sous-exploitent fatalement quelques-uns.

MA NOTE : 15.5/20

Les crédits

CRÉATEUR : Will Smith II

AVEC : Gary Oldman & Jack Lowden, et Kristin Scott Thomas,

Rosalind Eleazar, Saskia Reeves, Aimee-Ffion Edwards, Christopher Chung, Kadiff Kirwan, Joanna Scanlan, Tom Brooke,

mais aussi : Naomi Wirthner, James Callis, Sean Gilder, Ruth Bradley, Tom Wozniczka, Kiran Sonia Sawar, avec Hugo Weaving, et Jonathan Pryce (…)

ÉPISODES : 6 / Durée moyenne : 45mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Apple TV+

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