SNOWPIERCER – saison 4 (finale)

EN DEUX MOTS : plus de deux ans et demi sépare cette dernière salve d’épisodes à la précédente. Lancé sur de bons rails durant 3 saisons, SNOWPIERCER a pourtant subi le courroux de la fusion de la chaîne avec Warner. TNT ne produisant plus de show télévisé, la série a été abandonnée pour un avenir incertain.

La chaîne câblée américaine AMC annonce, en mars 2024, reprendre la série à TNT pour produire une ultime saison.

Allociné

Finalement, après sa mise en boîte (et son annulation après sa saison 4) le show de S.F. trouve son salut via AMC. De quoi redonner vie à une nouvelle licence apocalyptique à l’instar de The Walking Dead, l’univers phare de la chaîne ? Non, car celle-ci est décidément morte. Qualitativement du moins.

Malgré une troisième saison nanardesque et lancinante, son final laisser espérer un baroud d’honneur exploitable. Hélas, dès les premiers épisodes de cette saison finale, on comprend la nécrose d’un univers de Science-fiction pourtant richissime. Notamment quand ses frontières du huis clos volé peu à peu en éclats pour quelques ouvertures en dehors du Transperceneige.

Cette 4ème aventure met ainsi un terme à nombreuses de ses pistes narratives. Avec un zèle et une facilité scénaristique désarmante hélas. Grandement limités dans ses moyens, SNOWPIERCER se conclut avec un sens du spectacle proche de zéro. Techniquement pauvre et dans un montage toujours très calibré (et qui entrave les prises de risques) la série atteint un certain apogée dans sa linéarité.

Un nouvel Eden qui n’en est pas vraiment un.

Tout converge pourtant dans cette dernière saison. Avec une ellipse de temps, quelques flash-back, des soulèvements, des retours, des mystères, de nouveaux décors et une nouvelle menace, la série conjugue tous les ingrédients d’une conclusion d’apparat solide. Sauf que rien ne fonctionne vraiment.

Entravé par son montage ronronnant et des décors de studio inextensible, la saison 4 de SNOWPIERCER est ralentie par les mêmes caractéristiques qui ont fait défaut à la saga S.F. par le passé.

En premier lieu, le nouvel Eden, morne en tout point. Politiquement jusqu’aux différents rebondissements qui rythment sa survie. À l’instar de ses moyens, l’intrigue se limite aux plus simples effets. Ici, une atmosphère qui n’est peut-être pas si respirable et un kidnapping amènent de nouvelles problématiques et à de nouveaux mystères qui vont ponctuer l’aventure.

Pour masquer l’absence relative de Wilford (Sean Bean) et de Melanie (Jennifer Connelly) sur un certain nombre d’épisodes, l’intrigue incorpore deux nouveaux personnages (cruciaux) qui vont rythmer cette saison. D’abord, le stoïque amiral Milius (Clark Gregg), et ensuite, le faussement docile Docteur Nima (Michael Aronov). Seulement, le premier n’est guère plus utile que son visage de gentil demeure lisse, et le second flirte méchamment avec la caricature du savant fou bridé. (comme le prouve son look ringard au possible).

Le sympathique Layton (Daveed Diggs) s’impose ainsi, et une dernière fois, comme un chef de file déterminé, mais peu attachant. (pour mon ressenti personnel, et ce, depuis le pilote). Celui-ci est secondé par une distribution secondaire un brin raccourcie, d’où s’y détache toutefois les agréables Mickey Sumner, Alison Wright et Iddo Goldberg, présents depuis le début de l’aventure. Cette dernière salve a également l’avantage d’éviter les changements de bords impromptus pour plus de cohérence d’ensemble.

Atmosphère irrespirable.

Au cours de ses 10 épisodes, SNOWPIERCER 4 fait cause commune et varie ses décors en trois principaux lieux. Et à peu près autant d’intrigues, selon le moment de sa saison. Pour éviter les spoilers, je serais bref. Qu’ils s’agissent du Nouvel Eden, des wagons du Transperceneige qu’on a vu mille fois, jusqu’à ses nouveaux décors d’intérieurs à mi-saison, cette quatrième saison fait face à son plus gros défaut : la mise en œuvre d’un univers dystopique au potentiel fou et pourtant ici sans charmes.

En découle une immersion de pure série B et cela finit d’achever la saga. Par le biais d’une mise en scène inchangée (et donc assez laide) et d’un nombre d’effets spéciaux réduit au quasi-néant (alors que parfois plus élégant que par le passé) cette dernière saison pose la dernière stèle du cimetière qu’elle s’est créée. À ce stade, et vu son parcours, ce résultat s’avère plus triste qu’agaçant.

Arrivé à sa conclusion, SNOWPIERCER 4 renoue avec sa notion de soulèvement dans une course contre la montre fatalement ronronnante. Sa conclusion demeure plus dramatique dans son exécution que dans ses enjeux narratifs. Ni meurtrière, ni intense, ni surprenante, cette ultime aventure prouve la nullité globalisée d’une saga morte à petit feu avec sa note d’espoir qui concorde avec le formidable film de 2013, mais ne le transcendante d’aucune manière.

CONCLUSION

Pour ce qui est de la saga de Science-fiction, au sens plus large, la série SNOWPIERCER aura peu à peu dénaturer le charme d’une œuvre richissime. Son nihilisme, central dans son mouvement social se résume à une démonstration d’aventures nanardesque et narrativement érodé. Typiquement ce que la télévision fait de moins bons au cours de ces dernières années.


Les + :

  • La fin du supplice.

Les – :

  • Techniquement comme narrativement, la série embrasse avec un certain sérieux (ou une légèreté lourd dingue) la production nanardesque à pleine bouche.
  • Deux nouveaux personnages absolument nuls et des incohérences aberrantes.
  • Une aventure qui tourne à vide.
  • Une série qui aura dénaturée complètement une œuvre de Science-fiction richissime. Un mauvais souvenir qui, heureusement, devrait s’évanouir au fil du temps.

MA NOTE : 8/20

Les crédits

AVEC : Daveed Diggs, Mickey Sumner, Alison Wright, Rowan Blanchard, Iddo Goldberg, Michael Aronov, Roberto Urbina, Katie McGuinness, Clark Gregg,

Sam Otto, Mike O’Malley, Chelsea Harris, avec Sean Bean & Jennifer Connelly, mais aussi : Sakina Jaffrey, Sheila Vand, et Lena Hall (…)

ÉPISODES : 10 / Durée (moyenne) : 45mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : AMC

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