DEVS

Poésie & mélancolie SF

EN DEUX MOTS : Jeune prodige de la Science-fiction avec deux longs métrages remarquables et remarqués : (Ex Machina (2016) / Annihilation (2018)) – Alex Garland revient à la réalisation et à l’écriture avec DEVS, une production TV cette fois sous forme de mini-série. L’auteur qui réalise et scénarise les 8 épisodes d’à peine 50 mn chacun propose à nouveau un récit SF d’anticipation. 

Une ingénieure (Sonoya Mizunoen informatique enquête sur une division secrète de l’entreprise qui l’emploie, qu’elle croit responsable du meurtre de son petit ami (Karl Glusman).

Partant d’un synopsis commun aux aspects de thriller sur fond d’espionnage industriel, la série dévie rapidement vers un drame SF psychologique pur. 

Du showrunner on retrouve une atmosphère planante & contemplative ainsi qu’un rythme lent qui s’attarde sur les expressions et le ressenti de ses personnages. Sur ses deux aspects la série est un petit bijou. Esthétiquement soigné et lumineux – de la ville de San Francisco à ses abords avec ses forêts de Séquoia ou sont implantés les bureaux d’Amaya – en plan large et/ou fixe ou évolue sous une lenteur voulu les protagonistes, DEVS est un trip sur l’existence métaphysique et la théorie du déterminisme. 

En plus de cela, elle s’avère poétique et fait preuve d’un casting réussi. Parmi eux, le plus marquant, et celui qui s’avère aux premiers abords comme la figure opposé de notre héroïne : Forest (Nick Offerman, merveilleux) barbe trapus, cheveu long, style écolo et gourou calme mais ravagé – son personnage est en réalité bien plus censé et moins stéréotypés que cela.

Et pourtant malgré ses nombreux atouts la mini-série accuse d’une forme handicapante sur l’intégralité de sa saison, ainsi que son déroulement. Aussi passionnant et intriguant soit la section secrète qu’est Devs et le développement de sa technologie, le déroulement de son intrigue et son mélange des genres brouille intimement son sens de suspense. En clair, elle ne fait qu’effleurer la force de son scénario, mais ne l’embrasse pas entièrement. Chose qu’on peut constater par 2 fois – que cela soit sur son aspect sombre de thriller – ou l’émotion pure sur les sentiments humains qui entourent les personnages.

Un léger manque d’implication pour une partie du téléspectateur (qu’on peut ressentir par des notes très nuancées) mais aussi dans la lisibilité de son intrigue. Ce second point s’avère discutable puisqu’il est signe de nombreuses interprétations, aussi large soit le niveau de lecture du show.

Quoi qu’il en soit DEVS frôle le génie et en convaincra certains, éperdument. Mais la majeure partie du public n’y voit que ses principales faiblesses, tout de même bien visibles.


MA NOTE : 15/20

CRÉATEUR: Alex Garland

AVEC: Sonoya Mizuno, Nick Offerman, Jin Ha, Zach Grenier, 

Cailee Spaeny, Stephen McKinley Henderson, et Alison Pill,

mais aussi : Jefferson Hall, Georgia King, et Karl Glusman (…) 

 EPISODES: 8 / Durée : 48mn    ANNÉE DE DIFFUSION: 2020

GENRE : Drame, Thriller, Science-fiction   CHAÎNE : FX 

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