THE GOOD LORD BIRD

Western d’émancipation

EN DEUX MOTS : Co-crée entre autres par sa tête d’affiche principal – Ethan Hawke, l’acteur incarne le dénommé John Brown, prêcheur charismatique et abolitionniste engagé, qui en voulant provoquer la révolte des esclaves, va déclencher la guerre de Sécession. Dans cette adaptation de James McBride, ce western se veut semi – Historique – semi fictionnel, et compte revenir sur l‘éternel histoire des Etats-Unis, aussi sanglante soit-elle. 

The Good Lord Bird le fait avec une bonne touche d’humour et de légèreté sous le point de vue d’Onion (Joshua Caleb Johnson, pour la 1ère fois à l’écran) qui interprète la voix-off de l’intrigue et qui s’avère au centre de toutes les scènes du show. Le jeune acteur interprète un ancien esclave devenu membre actif du groupe de militants abolitionnistes menés par John Brown durant le ‘’Bleeding Kansas’’, une bataille sanglante qui a transformé cet Etat du Midwest en champ de bataille entre les défenseurs et les opposants à l’esclavage. Si le fameux raid sur l’armurerie américaine en 1859 à Harpers Ferry n’a pas suffi à déclencher la révolte attendue des esclaves, l’événement déclenche donc la guerre de Sécession. 

Sur les 7 épisodes qui composent cette mini-série de 5h30, le montage se veut linéaire jusqu’à cet événement crucial et revient donc sur le voyage d’Onion, deux années avant la pendaison de John Brown. Malgré ses aspects dramatiques tragiques The Good Lord Bird se veut comique dans la présentation du personnage de Brown, dou-dingue ultra charismatique ayant souvent recours à la violence.  

Ethan Hawke, investi sans limites dans le projet, incarne à la perfection ce personnage haut en couleurs et hypnotique avec ses lentilles bleu azul. Il fait de son personnage un martyr attendrissant (dévoué à sa cause) et crédule (puisqu’il est persuadé qu’Onion est une fille et l’habille donc en robe) qui jongle à la fois avec grotesque et perfection. Outre ce merveilleux mélange et l’interprétation réussie du jeune Joshua Caleb Johnson, la série dévoile un casting correct d’où en ressortent très peu de personnages marquants. Daveed Diggs, naturellement dans la peau de Frederick Douglass, joue à l’excès, et c’est Maya Hawke (la fille d’Ethan…) qui, le temps d’un épisode (le 5ème), procure l’une des plus belles interprétations du show. 

Pour le reste, The Good Lord Bird s’avère sage techniquement. Elle dispose d’une photographie, de décors, et de costumes sans fioritures et c’est son montage – traditionnel, en dent de scie – qui lui fait le plus défaut ici. Après un début peu surprenant mais haut en couleurs, la suite de la série ronronne bien trop souvent malgré son format court (45mn pour la plupart de ses épisodes). Les deux derniers épisodes donnent ainsi plus de rythme, même si l’affrontement demeure sans tension, l’effet dramatique auquel il conduit fonctionne à l’écran. La série livre un nouveau voyage sur l’Amérique et ses plus grandes failles, dans une formule réchauffée mais sincère. 

On retiendra la magnifique prestation d’Ethan Hawke – bien trop mauvais ces dernières années – qui s’avère éblouissant ici.


MA NOTE : 14.5/20

CRÉATEUR(s): Ethan Hawke & Mark Richard

AVEC: Ethan Hawke, Hubert Point-Du Jour, Beau Knapp, Nick Eversman, Ellar Coltrane, Jack Alcott, Mo Brings Plenty, et Joshua Caleb Johnson, 

mais aussi : Daveed Diggs, Steve Zahn, Maya Hawke, Wyatt Russell, avec Orlando Jones, et David Morse (…) 

 EPISODES: 7  / Durée : 45mn   ANNÉE DE DIFFUSION: 2020

GENRE : Drame, Western, Historique    CHAÎNE : Showtime

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