THE CHANGELING

EN DEUX MOTS : L’intrigante nouveauté de la rentrée se trouve sur Apple tv+. Avec THE CHANGELING, la plateforme de streaming – toujours plus ambitieuse – dévoile un nouveau projet plein de promesses. Et qui semble être le digne successeur de SERVANT, une précédente production iconique de la plateforme. Mini-série en 8 épisodes qui adapte le jeune roman de Victor LaValle, cette adaptation s’avère être une plongée noire dans les méandres de différents cauchemars.

Dans un New York dont personne ne connait l’existence, l’odyssée dangereuse d’Apollo Kagwa & Emma Valentine, un couple qui cherche désespérement à retrouver le fils qu’on leur a retiré. Sur leur chemin, ils vont croiser des sorcières rougeoyantes, des démons géants et des flics racistes. Ils vont rapidement comprendre que survivre à un conte de fée peut être aussi brutal et violent que survivre à Trumpland…

AlloCiné

Son synopsis, puis ses premiers épisodes dévoilés le démontrent, THE CHANGELING est une vaste fable cauchemardesque qui se nourrit de différentes obsessions. Seulement du roman et de l’imaginaire à l’écran il y a un monde. Celle de l’adaptation périlleuse. La série limitée réussit elle cet exercice de funambules ou se perd t’elle dans un contenu bien trop vaste ? Hélas, mais aussi tant mieux, un peu des deux. Dans tous les cas sur la longueur, la mini-série se perd dans un résultat inconsistant.

IL ETAIT UNE FOIS… MILLE ET UNE IDÉE

Son pilote, doux, légèrement inquiétant et relativement court (à peine 48 minutes) tire pourtant juste ce qu’il faut de son matériau d’origine. D’abord il caractérise à merveille ses (tout aussi merveilleuses) deux têtes d’affiche. LaKeith Stanfield et son flegme (charme) naturel le prouvent à chaque rôle, tandis que la belle révélation Clark Backo s’avère aussi lumineuse qu’inquiétante suite à son « baby blues ». Ensuite, il dévoile également quelques promesses sur son ambiance si particulière.

Le récit, quant à lui, est conté en voix off par l’auteur lui-même. Ce qui est un signe plutôt encourageant en terme d’authenticité.

Alors que le cauchemar s’installe peu à peu la mini-série opère un rebondissement majeur et percutant. Sans en révéler davantage, l’intrigue nous emmène sur une dynamique nouvelle et potentiellement enthousiasmante. Si une fois encore les idées sont légion (et malgré un format léger : 45 minutes par épisode), leurs traitements s’éparpillent.

La preuve, passé la première partie de saison, le montage privilégie l’opposition de point de vue (et l’éclairage d’actes passés) pour un résultat sans émotions. Un résultat qui atteint son point d’orgue à l’aube de son final dans un épisode qui fait office de long et douloureux cauchemar amorphe. THE CHANGELING perd en chemin sa dimension dramatique, alors si parfaitement entamé et illuminé à ses débuts.

THE CHANGELING est également adapté à la télévision par la drôle de scénariste Kelly Marcel. Qui à notamment signé les scénarios de Vénom, 50 nuances de Grey ou encore Cruella… Une bien drôle de carrière (pas forcément réjouissante) et qui fait écho à cet étrange mélange qu’on retrouve à l’écran. Hélas, c’est principalement ce point qui régit la mini-série et freine l’immersion dans un conte passionnant mais alambiqué.

CONCLUSION

Malgré des postulats Fantastique et d’épouvante qui flotte régulièrement, THE CHANGELING n’est pas exempt de touches lumineuses. Qui magnifie d’ailleurs New York, décor central et gravitationnel d’un drame urbain jusqu’à la moelle, mais pas uniquement. Au cours de l’aventure le récit va notamment nous emmener dans des endroits quasi enchantés gouvernés par la nature.

Malheureusement, les portées cauchemardesques, fantastiques et de drame humain, atteignent toujours leurs limites à l’écran vu son nombre de défauts.

Son final n’arrange rien même s’il s’avère mieux rythmé. Seul bémol, il s’agit (largement) de son épisode le plus court. Et si on peut aisément se demander comment en une demi-heure la série pouvait être boucleé, son attention est ailleurs. En nous laissant sur une double dose de mystères, THE CHANGELING ouvre nettement la voie à une suite. Reste à savoir ce qu’elle sera vu la faible accessibilité dont fait preuve le show.


Les + :

  • Une ambiance délectable et aussi poétique que cauchemardesque
  • Son rebondissement glaçant (bien qu’éphémère) qui survient rapidement dans l’intrigue et redistribue les cartes
  • Deux têtes d’affiche formidable, et mention spécial à l’inquiétant Samuel T. Herring dans son rôle secondaire
  • Sans prouesses visuels, de belles touches lumineuses qui mettent en valeur les différents décors (urbain majoritairement)

Les – :

  • Malgré une atmosphère envoutante, et surtout son format relativement court, la série peine à trouver son rythme
  • Une intrigue pleine de mystères mais qui s’éparpillent inlassablement
  • De très belles prestations, mais trop de personnages secondaires délaissés sur la longueur
  • Ses errances mystiques en seconde partie de saison, qui plombe définitivement son rythme
  • Un final inconsistant

MA NOTE : 12/20

CRÉATEUR : Kelly Marcel

AVEC : LaKeith Stanfield & Clark Backo, Adina Porter, Samuel T. Herring, Jared Abrahamson, Alexis Louder,

mais aussi : Malcolm Barrett, Amirah Vann, Jane Kaczmarek,

ÉPISODES : 8 / Durée (moyenne) : 45mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Epouvante-horreur, Fantastique / CHAÎNE : Apple tv+

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *