THE QUEEN’S GAMBIT

ECHEC & MAT

EN DEUX MOTS : Chaque année, c’est à compter sur les doigts d’une main le nombre de petites pépites surprises qui émerge sans prévenir parmi le large catalogue des différentes plateformes de streaming. 2020 ne déroge pas à cette règle tandis que débarque fin octobre, sur Netflix : The Queen’s Gambit, une mini-série dramatique en 7 épisodes adaptée du roman du même nom, paru en 1987.

L’histoire détaille le parcours d’une jeune prodige des échecs, de ses 8 ans (Isla Johnston) à ses 22 ans (Anya Taylor-Joy).  Un parcours aussi fascinant que dense pour l’héroïne Beth, de ses affres de l’enfance dans les années 50 en orphelinat, où la jeune fille découvre sa passion pour les échecs et son addiction aux médicaments, puis son adoption à ses 15 ans où peu à peu son talent la propulsera au sommet.

Ainsi, avec ses deux premiers épisodes, la série nous entraîne rapidement dans les bouleversements qui dirigent notre tête d’affiche, tandis que le reste de l’action se centralise entre 1966 et 1968. Par ce biais, The Queen’s Gambit dévoile sa 1ère grande force (et son rare défaut) : la réussite de son écriture, à la qualité unilatérale et linéaire. Linéaire, car l’intrigue suit un schéma défini et typique du biopic (bien qu’il s’agisse d’une fiction ici) avec : l’enfance – la découverte – la montée en puissance – la succession de drames et d’échecs – l’addiction – la rédemption – le triomphe personnel.

Tout ça, le show l’applique, mais l’applique à la perfection, et avec soin. Il faut dire que derrière le projet, on trouve un nom, une vision unilatérale, une direction, un homme, qui officie comme scénariste et réalisateur sur l’ensemble du projet : Scott Frank (derrière les scénarios de Logan ou Minority Report). De quoi apporter rigueur et homogénéité à la série, brillant par ses aspects techniques – photographie, décors, mise en scène, costumes, musique.

Encore fallait-il apporter un visage et une interprétation unique pour faire la différence. Chose réussie avec succès par le talent unique d’Anya Taylor-Joy, figure intemporelle idéale pour interpréter cette orpheline rongée par ses addictions et sa maîtrise du jeu. Le vice étant le thème universel de ce genre de production, celui-ci s’avère aussi naturel qu’indispensable dans sa démonstration existentielle.

Enfin, pour finaliser cette œuvre et la rendre aussi complète qu’aboutie, la série s’entoure d’un casting à proprement secondaire, peu encombrant et hétéroclite. Il brille par des interprétations très réussies : de Bill Camp en concierge taciturne qui apprend les échecs à Beth, à Marielle Heller en mère adoptive aimante, mais mélancolique et alcoolique, jusqu’à ses amants fugaces, adversaires, puis alliés, interprétés par Thomas Brodie-Sangster et Harry Melling

En bref, un beau drame, maitrisé, au portrait féminin évoluant dans un monde masculin. Épatant et rafraichissant.


MA NOTE : 16/20

CRÉATEUR(s) : Scott Frank & Allan Scott

AVEC: Anya Taylor-Joy, Marielle Heller, Thomas Brodie-Sangster, Moses Ingram, Harry Melling, Chloe Pirrie, Marcin Dorocinski, Jacob Fortune-Llyod, Isla Johnston, Christiane Seidel, et Bill Camp (…)

 ÉPISODES : 7  / Durée : 55mn    ANNÉE DE DIFFUSION : 2020

GENRE : Drame               CHAINE DE DIFFUSION : Netflix

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