The Walking Dead : DEAD CITY – saison 1

EN DEUX MOTS : Premier spin-off issue de l’annonce et de la fin de sa série mère The Walking Dead, DEAD CITY pourrait, contre toute attente, presque réconcilier certains fans acharnés. Fans qui ont déserté une franchise morte depuis longtemps. Resserré sur deux de ses membres émérites, sur une unité de lieu iconique et sur seulement 6 épisodes, ce spin-off vise plus d’intensité que par le passé avec son rythme choral et ronronnant.

Quelques années après les évènements survenus au Commonwealth, Maggie et Negan se rendent dans un Manhattan post-apocalyptique coupé depuis longtemps du continent. La ville en ruine est peuplée de morts et d’habitants qui ont fait de New York, un monde anarchique empli de terreur.

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En son centre, ce sont ainsi les ennemis jurés Maggie (Lauren Cohan) et Negan (Jeffrey Dean Morgan) qui vont devoir collaborer dans l’enfer sur terre qu’est devenue Manhattan, île dorénavant isolée du reste du monde. Avec un énième synopsis complètement con, il y avait autant à craindre qu’à espérer de DEAD CITY. À l’arrivée que vaut ce spin-off opportuniste, diffusé inlassablement sur une chaîne dans le déni ? Eh bien plutôt une bonne surprise. Et cela fait plaisir.

LES CHAROGNES DE LA LIBERTÉ

Les 25 premières minutes n’ont rien de très engageante pour autant. Restreinte quasiment exclusivement à notre petit duo, dès son introduction, DEAD CITY croule sous une narration peu finaude. Une narration que l’on doit d’ailleurs à Eli Jorne, scénariste, sans surprises, de trois épisodes de la saison 10 de T.W.D.

Quoi qu’il en soit, ses premières scènes arrivent avec de gros sabots sur la ligne de départ. Pour nous plonger le plus vite possible, et sans retour en arrière, dans sa dynamique centrale. À savoir, oui, Maggie et Negan en mission de sauvetage kamikaze dans la grosse pomme.

Affublée d’une nouvelle ellipse de temps brumeuse et surtout d’une cohérence à faire sourciller, la série traîne principalement la patte par la faute de sa narration nanardesque. Un aspect qu’on retrouve aussi bien dans la caractérisation de ses personnages que dans l’authenticité des événements qui s’y déroule.

Nos deux têtes d’affiche transportent quelques bagages et/ou traumas narratifs qui vont alors alimenter l’intrigue. Et même un certain mystère (qui n’a pas lieu d’être) autour de l’irrévérencieux charismatique Negan. (Dont on a la réponse à mi-saison). Deux héros heureusement fidèles à eux-mêmes, ce qui rend l’exercice moins inconsistant.

Mais alors, après tout ça, qu’est ce qui sauve réellement DEAD CITY du naufrage ? Tout simplement une générosité non feinte envers le sous-genre éculé du mort-vivant. Avec celui-ci s’accompagne l’horreur, le gore, et le côté insalubre d’une ville pourrie par les morts. C’est aussi cradingue (par moments et trop peu envers les protagonistes) que pullulant.

Le récit se sert d’ailleurs intelligemment de ses décors verticaux (ses buildings) pour faire de Manhattan une prison à ciel ouverte. Le premier exemple (et quasiment le seul hélas) se fait par sa pluie jouissive de mort-vivant, tombant aux moindres bruits. Viennent plus tard des égouts insalubres parfaitement illustrés.

POMME POURRIE

DEAD CITY est également constitué d’une photographie et de maquillages plus poussés que ses productions précédentes. Si sa mise en scène beigne encore trop souvent dans la série B moyenne, son jeu de couleurs vert-bleuté suffit à convaincre, au même titre que son rendu général. Cela donne une pâte plus atypique à un univers déserté d’épouvante (et du moindre suspense).

C’est toute la limite d’un show toujours incapable de nous bousculer. Et même si sur la longueur DEAD CITY nous accable de ses faiblesses, elle demeure un survival et une récréation très divertissante. Une aubaine, puisque avec 5 petits récurrents et une petite palette de seconds rôles anecdotique la série peine à suscité de l’intérêt envers ses personnages. Secondaire principalement.

Le choix de ses 3 récurrents inédits est loin d’être détestable pour autant. Bien au contraire. Si le Marshall interprété par Gaius Charles agace tout d’abord, son charisme s’avère suffisant sur la longueur pour fonctionner comme antagoniste/allié. L’acteur d’origine yougoslave Željko Ivanek est quant à lui un antagoniste dérangé, classique, mais un véritable méchant pour autant. Enfin, il y a la jeune muette (Mehina Napoleon) que Negan prend sous son aile. Mignone, courageuse, efficace, un artifice pas très original mais qui fonctionne quant elle se joint au hostilité.

Tout cela conjugué DEAD CITY nous amène progressivement dans un voyage morbide plus convaincant que réellement vain. Certes la série n’apporte que trop à son univers et son principal intérêt réside dans ses décors sommairement exploités. Et par son retour à une horreur plus viscérale et physique (son monstre des égouts est absolument délectable). Heureusement sa fin de saison use de quelques ficelles narratives un peu moins inconsistant pour relier le tout. Du coup, plus de positifs que de négatifs dans l’exercice.

CONCLUSION

La minisérie se conclut même par un épisode bien ficelé alors que plutôt lent. Pas si étonnant puisqu’elle dévoile une fin ouverte au futur parcours presque tracé. Une fin qui corrèle avec l’annonce (pas si surprenante) d’AMC de renouvellement du show un jour auparavant.

Celui-ci perd donc son statut de série limitée, tout comme son confrère à venir à la rentrée qui suivra les aventures de Daryl Dixon en France. Et même si un effet de déjà-vu désagréable d’inlassable continuité semble s’installer on ose croire à une qualité de spin-offs revus à la hausse. Réponse donc à la rentrée.


Les + :

  • Deux têtes d’affiche peu surprenante mais parfaitement exploités dans leurs charismes respectifs
  • Le quasi lieu unique de l’île de Manhattan, de ses buildings à ses larges égouts
  • Un retour a un aspect horreur cradingue, avec des maquillages, une photographie, et une hémoglobine plus soignée
  • 3 récurrents crédités au générique peu originaux, mais suffisamment efficace
  • Un format idéal, sans réelle longueur

Les – :

  • Une narration qui frôle parfois le nanar, notamment au début de sa saison
  • Un environnement richissime trop peu exploité
  • Une mise en scène à l’aspect de série B
  • Une distribution secondaire parfaitement anecdotique et stéréotypée

MA NOTE : 14.5/20

CRÉATEUR : Eli Jorne

AVEC : Lauren Cohan, Jeffrey Dean Morgan, Gaius Charles, Željko Ivanek, Mehina Napoleon,

mais aussi : Logan Kim, Lisa Emery, Jonathan Higginbotham, Karina Ortiz, Michael Anthony, Jasmin Walker (…)

ÉPISODES : 6 / Durée (moyenne) : 42mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Thriller, Epouvante-horreur / CHAÎNE : AMC

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