THEM – saison 1 (anthologie)

EN DEUX MOTS : Toujours relativement prolifique en matière de contenu original (même si la qualité peine à suivre – tel son rival, Netflix), la plateforme Amazon propose en ce début de printemps 2021 une anthologie afin de concurrencer l’indémodable American Horror Story, en traitant ici du thème de la terreur aux Etats-Unis. La 1ère saison de THEM*  se déroule au début des années 50 : 

‘’Une famille noire quitte la Caroline du Nord pour un quartier résidentiel blanc de Californie. Leur charmante maison va devenir un enfer, assaillie par des forces malveillantes, venues du voisinage et de l’au-delà, qui menacent les détruire.’’  *(EUX en v.f)

Une mini-série ‘’intimiste’’ sur le papier avec 10 épisodes à durée très variable (de 30 à 50 minutes) avec seulement 6 crédités au générique, qui idolâtre allègrement le genre de l’épouvante-horreur. Un genre abordé frontalement et qui n’est pas sans rappeler The Haunting dans ses scènes d’épouvante (et les démons qui les accompagnent).

Horreur anti raciale

En suivant sur 10 jours le calvaire de cette famille composé de 4 membres (Deborah Ayorinde, Ashley Thomas, Shahadi Wright Joseph, et Melody Hurd, tous très bons) son créateur et scénariste Little Marvin entend bousculer son spectateur par une terreur qui dérange. Qu’elle soit physique mais surtout psychologique. Un instrument qui fonctionne bien qu’il s’étiole immanquablement en cours de route.

Demeure quelques scènes d’ultra violence modérément marquantes qui accentuent l’éternel racisme qui à fait (et qui fait encore) rage, depuis ses fondements, aux Etats-Unis.

Face à cette famille qui quitte une tragédie pour une autre, on retrouve une belle bande de péquenauds blancs banlieusards, raciste jusqu’à la moelle et prêts à tout pour faire vivre un enfer – et faire fuir – les nouveaux arrivants. A leur tête : Alison Pill, visage d’ange craquelé qui délivre une performance tout aussi réussie que son bref mais remarqué rôle dans Snowpiercer (le film), du même acabit. Toutefois, dans sa finalité, le destin de son personnage laisse un goût d’inachevé.

Ainsi, la série se construit de façon millimétrée avec deux épisodes flashbacks (le 5ème et le 9ème) étoffant l’histoire, tandis que la terreur se déploie et grandit au fil des jours. Le 5ème épisode s’attarde sur l’horrible tragédie ayant touché les Emory et particulièrement la mère ‘’Lucky’’, poussant la famille à prendre un nouveau départ. Enfin, l’avant dernier épisode se concentre sur les origines du mal présent dans le quartier de Compton, Californie et qui vise les Afro-Américains.

Un épisode, qui, s’il manque de rythme fonctionne par sa pertinence sur la folie des pionniers et la peur inconnus – le tout sous un filtre noir et blanc.

CONCLUSION

Un épisode qui résume bien cette saison entière : esthétiquement réussi, à la mise en scène choisie avec soin, renforçant l’angoisse de son genre, mais qui manque cruellement de rythme. Ajouté à cela quelques ‘’clichés’’ sur le racisme anti-noirs éculé ces dernières années, THEM ne réinvente pas la formule, même si elle l’étoffe parfois. A savoir comment cette anthologie sera se réinventer dans le futur.   


MA NOTE : 14.5/20

Les crédits

CRÉATEUR: Little Marvin

AVEC: Deborah Ayorinde, Ashley Thomas, Shahadi Wright Joseph, Melody Hurd, avec Alison Pill, et Ryan Kwanten,

mais aussi : P.J. Byrne, Pat Healy, Liam McIntyre, Brooke Smith, et Christopher Heyerdahl (…) 

 ÉPISODES : 10 / Durée (moyenne) : 42mn / DIFFUSION : 2021 / CHAÎNE : Amazon

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